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Book.
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Copyright N?_
COPYRIGHT DEPOSIT.
Restaurant Robinson
CA ET LA EN FRANCE
PARIS ET À TRAVERS LA FRANCE
EN AUTOMOBILE
J. e GRANT CRAMER, A. B., M. A.
FORMERLY INSTRUCTOR IN MODERN LANGUAGES AT LEHIGH UNIVERSITY
AND TEACHER OF FRENCH AND GERMAN IN THE DEWITT
CLINTON HIGH SCHOOL OF NEW YORK CITY
NEW YORK •:• CINCINNATI =:• CHICAGO
AMERICAN BOOK COMPANY
^i
Copyright, 1913, by
J. GRANT CRAMER
Copyright, 1913, in Great Britain
Cramer. France.
E. P. 1.
©CI.A3 54b
V
*-
PREFACE
During a period of over sixteen years of résidence,
study, and travel in Europe, extending from early
childhood to mature life, the author spent much time
in France. As a youth and as a man he traveled
through that country. He journeyed on foot, on a
bicycle, and in other ways also, and was thus enabled
to get into close touch with its inhabitants. He has
seen and experienced practically everything that his
two young travelers and their father saw and ex-
perienced.
Some of the customs and modes of doing things are
passing away, nevertheless they hâve been mentioned,
as possessing interest on account of their quaintness
and histprical value.
The author has not forgotten the interests and im-
pressions of his boyhood days, and in this book he has
attempted to présent in a simple, easy manner the
things and events that would probably excite the cu-
riosity and interest of two normal, healthy young
Anglo-Saxons on a journey through that most interest-
ing and attractive country, France. He first makes
them acquainted with the wonderful French capital,
and then lets their father take them on a motor trip
through the country. They go from Normandy and
Brittany in the north to the Mediterranean on the
south. On the way they see an automobile road
race, the rolling bridge at St. Malo, the stilt-walkers
4 Çà et Là en France
of the Landes, a water tournament at St. Chaînas, a
harmless bull game in the Roman amphitheater of
Arles, and many other interesting sights and old-world
usages. Towards the end of their journey the trav-
elers enjoy the glorious views from the Grande Corniche
road and the grand scenery of the Mont Cenis, one
of the most beautiful of mountain passes.
The vocabulary is large and practical, and wherever
necessary, notes hâve been added bearing on history,
art, and literature. A map of France, and many com-
position exercises and questions in French hâve also
been added.
The author wishes to acknowledge his indebtedness
to his friend Dr. Albert de Belleuse, of the University
of Grenoble and of Paris, for his kindness in going
through the text and for his helpful suggestions and
corrections.
The author hopes that his little book will prove
both interesting and useful to those who may read it.
J. GRANT CRAMER
ÇÀ ET LÀ EN FRANCE
Après le débarquement au Havre, la visite de la
douane eut lieu. Elle fut vite faite, et Ton permit aux
voyageurs de passer dans la ville. La visite fran-
çaise était bien différente de l'inspection minutieuse
5 et même soupçonneuse, qui attend les voyageurs à
leur arrivée aux États Unis.
En peu de temps, M. Bartlett et ses deux fils, Henri
et Albert, étaient à leur place, dans le train express,
qui attendait l'arrivée du bateau,
io Ils arrivèrent à Paris après un trajet de quatre
heures, à la Gare St. Lazare, une des nombreuses sta-
tions de la capitale.
Dès que le facteur leur eut apporté tous leurs ba-
gages, M. Bartlett fit venir une voiture à galerie.
15 Qu'est-ce que c'est qu'une voiture à galerie? demanda
Henri.
Ce n'est qu'un fiacre à quatre places, muni d'une
impériale à rebord grillé pour les bagages. On y met
les bagages, et le rebord grillé les empêche de tomber.
20 Chez nous, les employés des maisons d'expédition
entrent dans les trains. Ils demandent s'il y a des
passagers qui désirent faire livrer leurs bagages dans
la ville. Ici, cela ne se fait pas.
À quel hôtel descendrons-nous? demanda Albert. .
25 Nous n'irons pas à un hôtel, mais à une pension.
Vous y connaîtrez mieux la vie française, et vous aurez
6 Çà et Là en France
plus d'occasions pour parler français que si vous
habitiez un hôtel. D'ailleurs, les grands hôtels se
ressemblent plus ou moins dans tous les pays. En
effet, une pension n'est autre chose que ce que nous
5 appelons un "boarding-house" aux États Unis.
En quittant la gare, ils prirent le Boulevard Hauss-
mann, qui porte le nom du baron qui a tant fait pour
embellir Paris.
C'est sans doute la rue principale, dit Albert; elle
io est si large et si longue, et bordée de si beaux arbres!
Non, lui répondit son père, c'est en effet une rue
très importante, mais nous en verrons de plus belles.
Ils arrivèrent enfin à la pension, qui occupait deux
étages. Elle était dans une maison, au coin du Bou-
15 levard Haussmann et de la rue du Faubourg St. Honoré.
On laissa les malles et les valises en bas, et Louis, le
garçon, les monta peu après.
M. Bartlett et ses deux fils se rendirent à leur loge-
ment, qui comprenait trois chambres, et se couchèrent,
20 car il était assez tard.
Le lendemain, vers les sept heures, on frappa discrète-
ment à la porte, et en ouvrant, Henri aperçut le gar-
çon, qui apportait trois cruches d'eau chaude. Une
demi-heure plus tard, il leur apporta le petit déjeuner.
25 Mon Dieu, n'aurons-nous que cela pour le déjeuner!
s'écria Henri, en regardant d'un air consterné les six
petits pains, et les portions de beurre frais. Deux
petits pains et une tasse de café pour chacun! Mais
il y a juste de quoi mourir de faim!
30 Non, tu ne mourras point de faim; tu t'y feras bien-
tôt; surtout quand tu feras un bon déjeuner et un bon
dîner tous les jours.
Cà et Là en France
8 Çà et Là en France
Autrefois j'ai poussé pendant seize milles, ma bicy-
clette chargée de bagages, du pied de la montagne
jusqu'au sommet du Col du Simplon. Devinez ce que
j'ai eu pour le petit déjeuner? Rien que deux petits
5 pains, un peu de fromage et du café.
Eh bien, mes enfants! dit M. Bartlett après le dé-
jeuner, il me semble que pour commencer, le mieux
serait de faire un petit tour de ville, à pied et en voiture.
Vous pourrez avoir ainsi une idée de la ville,
io Au moment où ils allaient sortir par la porte qui
donnait sur la rue, un homme qui astiquait la poignée
de la porte, les salua très poliment.
Quel est cet homme? demanda Henri. C'est le con-
cierge; et à vrai dire, c'est un personnage très impor-
15 tant dans une maison parisienne. Il faut toujours
tâcher d'être dans ses petits papiers. Très souvent
il est l'entremetteur entre le propriétaire et le locataire.
Si votre figure ne lui convient pas, il peut facile-
ment vous dire qu'il n'y a pas d'appartement libre;
20 ou, si vous habitez déjà la maison, et qu'il vous arrive
de lui déplaire, un jour, ce sont vos lettres qui s'égarent,
accidentellement! bien entendu; un autre jour, c'est
la livraison de vos emplettes qui est retardée. Enfin,
le concierge dit à vos amis que vous n'êtes pas à la
25 maison, alors que vous y êtes.
Sortez-vous tard le soir? il vous faut demander au
concierge: cordon, s'il vous plaît. Une corde va du
loquet à son lit, et il la tire pour ouvrir la porte. De
même, quand vous voulez rentrer tard, vous sonnez.
30 Cerbère tire la corde, et vous entrez.
Mais comment se fait-il que l'on se fie au premier
venu pour un poste si important? demanda Albert.
Çà et Là en France g
On a soin de ne choisir que des personnes bien recom-
mandées. Il arrive souvent que ie concierge est un
ancien facteur, ou un gendarme en retraite.
Tout en marchant, les garçons étaient surpris de la
5 propreté de la rue. Ce n'est pas surprenant, dit M.
Bartlett. Figurez-vous qu'il y a plusieurs centaines
de balayeuses mécaniques. Il y a d'ailleurs plus de
cinq mille personnes qui sont employées au nettoyage
des rues de Paris,
io Entre quatre heures et six heures du matin, toutes
les rues et les trottoirs sont balayés à la machine et
à la main. On enlève toutes les balayures avant huit
heures et demie.
Tiens, regarde cet homme qui soulève une plaque de
15 fer du trottoir, s'écria Albert. Ah. j'y suis! il ouvre la
prise d'eau. Que c'est drôle; il vient de jeter dans la
rigole un bourrelet de vieux tapis. Ah, par exemple!
Voilà qui est ingénieux. Il a fait cela pour diriger
l'eau dans une gouttière qu'il voulait nettoyer.
20 L'arrosage des rues intéressait fort les garçons. Un
tuyau monté sur de petites roulettes, était fixé à la
prise d'eau. À l'autre extrémité du tuyau, il y avait
un jet en pomme d'arrosoir.
Tout en se promenant le long du Boulevard Hauss-
25 mann vers l'Arc de Triomphe, Henri s'écria: Que ces
maisons ont Pair monotone! Elles ont toutes la même
hauteur; j'aimerais un peu de variété.
La belle régularité des maisons plaisait au con-
traire à Albert. Il la trouvait beaucoup plus belle
30 que la ligne irrégulière, que forment les toits des mai-
sons dans les grandes villes américaines.
Il apprit que la hauteur permise pour les maisons,
pu*»
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Çà et Là en France
dans les avenues et dans les autres grandes rues, ne
pouvait dépasser vingt mètres. Il y a d'autres règle-
ments qui limitent le nombre des étages des édifices,
Arc de Triomphe
et qui obligent à garder l'harmonie des lignes de con-
5 struction.
En cheminant vers l'Arc, les garçons remarquèrent
au coin de beaucoup de rues, de jolis petits édifices
avec des toîts semblables à ceux des pagodes. Les
uns étaient ronds; d'autres encore, avaient plusieurs
Çà et Là en France n
côtés. Ils s'appelaient "kiosque," et on y vendait des
journaux et des revues.
Il y avait aussi des piliers ronds, auquels on collait
des annonces et des affiches de théâtre. Au dedans
5 se trouvaient des outils pour le nettoyage des rues.
Ces kiosques, avec beaucoup d'autres petits édifices
municipaux, tels que lavabos, restaurants dans les
parcs, etc., sont très lucratifs. Ils rapportent à la
ville un revenu très rémunérateur de plus de quatre
10 millions par an. Cela couvre une grande partie des
frais de l'entretien des rues.
Ils arrivèrent bientôt à la Place de l'Étoile. Là,
les garçons s'arrêtèrent pour admirer le beau rond-
point, d'où partent, semblables aux rayons d'une roue,
15 douze avenues magnifiques.
La plus belle de toutes, est l'avenue des Champs-
Elysées. Cette superbe avenue fut projetée et tracée
en 1616 par Marie de Médicis. Elle a plus de deux
kilomètres de long, sur plus de cent mètres de large.
20 Cette avenue merveilleuse est probablement la plus
belle rue du monde entier. C'est plus qu'une rue,
c'est un parc.
Vers son extrémité inférieure, elle est bordée de
jardins. Il y a dans les bosquets des kiosques, où se
25 vendent des joujoux et des bonbons, et tout ce qui
plaît aux enfants. On y trouve aussi des théâtres
guignol, des balançoires et beaucoup d'autres amuse-
ments. Pour les dames et les messieurs il y a des
théâtres, des cafés et des restaurants.
30 Quel arc énorme, s'écria Henri. Que peux-tu m'en
dire? Qu'as-tu lu sur cette partie de Paris, ainsi qu'il
était convenu?
12 Çà et Là en France
Cet arc est le plus grand arc de triomphe qui existe.
Napoléon I le commença en 1806, et Louis-Philippe
l'acheva en 1836. Il a 162 pieds de haut, sur 147 de
large. Montons, papa; la vue doit être superbe d'en
5 haut. Viens, Henri, papa nous permet de monter.
Que c'est fatiguant! Combien de marches y a-t-il?
Deux cent soixante-trois. Nous voici en haut. En
face de toi, ce sont les Champs-Elysées. Voici les
tours de Notre-Dame. Vers le sud, voilà la Tour Eiffel.
10 Ici, c'est l'Avenue de la Grande Armée, dit Henri.
Tout à fait au bout, se trouve la Porte Maillot. C'est
par cette porte que les Prussiens entrèrent dans Paris
en 1871. Te rappelles-tu cette belle histoire: "le Siège
de Berlin," de Daudet? J'adore les contes de Daudet.
15 Nous avons lu cette histoire à l'école.
Le vieux colonel Jouve a quatre-vingts ans. Il
habite un appartement avec sa petite-fille. Il tombe
gravement malade peu de temps avant le commence-
ment du siège de Paris. Sa petite-fille et le médecin
20 n'osent lui faire savoir que la ville est assiégée. La
jeune femme fait croire au vieillard que les Français
s'avancent sur Berlin.
Oui, elle est vraiment très habile, dit Albert. Quand
le siège de Paris commence, elle fait croire au vieux
25 colonel que les Français ont commencé celui de Berlin.
Le vieillard lui raconte ses campagnes avec Napoléon;
entre autres, la terrible retraite de Moscou. Les
soldats se nourrissaient de chair de cheval. Pauvre
petite! son grand-père ne savait pas que depuis plu-
30 sieurs jours, elle aussi ne mangeait que cela.
Enfin les Prussiens entrent dans Paris. Le colonel
pense que les troupes françaises vont faire leur entrée
Çà et Là en France
13
triomphale dans la capitale. Il paraît sur le balcon de
son appartement des Champs-Elysées. Quand il voit
avancer les Allemands, il tombe raide mort.
Les Champs - Élysées
Regardes les murs de la ville, dit Henri. Ils entourent
5 Paris, et ils ont une longueur totale d'environ trente
quatre kilomètres. Je crois avoir lu qu'ils ont coûté
cent quarante millions de francs. Il a fallu cinq an-
nées pour les construire, et maintenant ils ne servent
à rien. Toute personne qui veut entrer dans Paris, ou
14 Çà et Là en France
en sortir, doit passer par une des portes percées dans
ces murs.
CHAPITRE II
En quittant l'Arc de Triomphe, ils montèrent en
fiacre, et se firent conduire le long des Champs-Elysées.
5 Quel bon pavé, dit Henri. C'est comme le plancher
d'une chambre. Oui, dit M. Bartlett, et la ville sait
en faire poser de bon.
Paris ne permet pas aux entrepreneurs la confection
d'un travail inférieur, qu'elle ne peut les contraindre
10 à rectifier ensuite. Au contraire, la ville a ses propres
ingénieurs, qui surveillent la pose des pavés. De cette
manière, elle obtient les meilleurs résultats, à un prix
minime.
Ces petits édifices sur le trottoir, ressemblent beau-
15 coup aux entrées d'un chemin de fer souterrain, dit
Albert.
C'est précisément cela, mais à Paris on l'appelle le
Métropolitain. Ce chemin de fer est bien entretenu,
et les directeurs ont soin que les employés soient polis
20 et respectueux.
Une fois, en faisant la monnaie, la femme du guichet
ne m'en rendit pas assez. Je le lui fis remarquer poli-
ment. Alors, elle me jeta de très mauvaise grâce deux
sous. Une des pièces était fausse. Je protestai; la
25 femme se fâcha et me dit, Allez vous en! J'insistai.
Elle appela le chef de gare. Celui-ci voulut m'intimi-
der, en me traitant de voleur et de menteur.
De retour chez moi, j'écrivis une lettre à la direction.
Quelques jours plus tard, je reçus une lettre du directeur
30 en chef. Il me remercia de lui avoir fait savoir ce qui
Çà et Là en France 15
s'était passé. Il m'informa aussi que le chef de gare
avait été suspendu de ses fonctions pendant plusieurs
jours, et privé de son salaire pendant ce temps. Il
avait adressé une correction très sévère à la guichetière,
5 et l'avait transférée à une station dans un bas quartier
de la ville.
Bon! firent les deux garçons; c'est comme cela qu'il
faut traiter les employés insolents qui veulent se
prévaloir de l'ignorance d'un étranger.
10 Tiens, papa, dit Henri, quelle quantité de chaises
le long des trottoirs de l'avenue. Qu'on est soucieux
du bien-être des piétons, en leur fournissant tant de
chaises !
On en est très soucieux, lui répondit M. Bartlett.
15 Seulement, je te préviens que s'il t'arrive de t'asseoir
sur une de ces chaises, une vieille femme se présentera
brusquement à toi. Tu auras en suite le plaisir de lui
payer deux sous pour la permission de te reposer.
Arrivés à la Place de la Concorde, ils renvoyèrent la
20 voiture, et commencèrent leur tour d'exploration à pied.
Quelle place magnifique, s'écrièrent les deux garçons.
Mais je ne crois pas qu'il y ait beaucoup de concorde
ici, dit Albert, presque hors d'haleine.
Ils avaient eu assez de peine, en effet, à traverser la
25 place sans se faire écraser par la multitude d'auto-
mobiles et de fiacres qui se croisaient à chaque instant.
Vois-tu ce gaillard que je viens d'esquiver? dit
Henri, tandis qu'ils reprenaient tous un peu haleine.
Le voilà qui file comme un train express dans les
30 Champs Élysées. Je parie qu'il fait ses trente milles
à l'heure. J'ai cru voir voler les automobiles en
Amérique, mais nos chauffeurs sont des tortues auprès
i6 Çà et Là en France
des chauffeurs français. Nos agents de police de-
viendraient fous s'ils étaient en faction à Paris.
Ah! interrompit Albert, on arrête cependant quel-
quefois les autos. Voyons ce qu'il y a. Ils allèrent au
5 trottoir, où un sergent de ville dressait procès- verbal.
Il y avait eu contravention; le moteur fumait. Voilà
qui est sévèrement interdit à Paris. Quand le sergent
eut dressé son procès-verbal, il fit savoir au chauffeur
qu'il aurait à comparaître devant le juge.
10 Cette Place de la Concorde, que nous admirons tant,
était une place très dangereuse, il y a beaucoup d'an-
nées, dit Henri. Je me rappelle d'avoir lu qu'au mariage
de Louis XVI avec la belle Marie-Antoinette, on fit
partir des feux d'artifice sur cette place.
15 Une fusée, au lieu de monter dans les airs, entra
dans la foule. Les gens voulurent se sauver. Il y eut
une grande panique; plus de mille personnes perdirent
la vie, et bon nombre furent grièvement blessées.
Cette même place fut aussi un endroit très dangereux
20 pour le roi, dit Albert. Vingt ans plus tard, on éleva
une guillotine, à quelques mètres de l'ancien emplace-
ment de cet obélisque.
On força le pauvre roi à monter sur l'échafaud. Il
voulut adresser quelques paroles au peuple français,
25 lorsqu'un battement de tambour l'interrompit. Les
bourreaux se jetèrent sur lui, et le lièrent à la planche.
Le couperet tomba, et c'en était fait de lui. La Révo-
lution française avait commencé.
Le peuple haïssait les aristocrates, et en tua un
30 grand nombre. Mais cela ne pouvait continuer ainsi.
Un des révolutionnaires les plus enragés, était un nom-
mé Robespierre.
Çà et Là en France 17
Ah! oui, je me rappelle celui là, dit Henri. À la
fin, il monta lui-même sur l'échafaud, où tant de ses
victimes l'avaient précédé. Il méritait bien qu'on le
traitât ainsi.
I Quel bel obélisque, dit Albert; il ressemble à celui
du Parc Central, à New York. Comment se fait-il qu'il
La Place de la Concorde
soit ici? Le sais tu, papa? Oui, je le sais, mais tâches de
t'informer ailleurs; fais comme si je ne le savais pas.
Les enfants s'adressèrent à un sergent de ville, et
[o Albert lui posa plusieurs questions à propos de l'obé-
lisque.
C'est un beau monument, Messieurs, leur dît-il; un
vice-roi d'Egypte en fit cadeau au roi Louis-Philippe.
Cet obélisque est d'un seul bloc de granit rouge. Il
18 Çà et Là en France
a environ vingt-cinq mètres de hauteur, et pèse deux
cent quarante tonnes.
Mes petits amis, vous devriez vous promener dans le
Jardin des Tuileries, que vous voyez au-delà de la Place
5 de la Concorde. Il est très beau. Le vieux Palais des
Tuileries était autrefois à l'endroit même où se trouve
maintenant le jardin. Napoléon I et les anciens rois y
demeuraient jadis.
Pendant la Révolution, la populace attaqua le palais.
ioLes gardes du roi, qui étaient Suisses, firent des prodi-
ges de valeur; mais en vain. C'est à peine si une
poignée de ces braves hommes échappa.
Ce grand édifice, un peu au-delà, est le Louvre; il
contient une des plus belles collections de peintures et
15 d'objets d'art qui soit au monde.
Les enfants remercièrent le sergent et retournèrent
vers leur père.
Irons-nous bientôt voir les peintures? dit Henri; je
les aime beaucoup, et toi aussi, Albert, tu les aimes,
20 n'est-ce pas? Mais oui, je les adore.
Eh bien, oui, mes enfants, nous irons bientôt les
voir; et je sais que vous prendrez plaisir à visiter cette
magnifique galerie. Je les ai vues maintes fois, ces
peintures et il me semble que plus je les vois, plus je
25 les aime.
Je comprend cela parfaitement, dit Albert; parce
que je ne me lasse jamais d'aller au Musée, à New York.
Est-ce que Paris a toujours eu de grandes et belles
rues comme les Champs-Elysées, et de beaux boule-
30 vards comme le Boulevard Haussmann et le Boulevard
des Italiens?
Non, mon cher. Les rues de l'ancien Paris étaient
Çà et Là en France 19
étroites, et la plupart tortueuses, et même très sales.
Mais peu à peu, les rois et les empereurs firent insensi-
blement des améliorations considérables.
Enfin Napoléon III créa le Baron Haussmann Préfet
5 de la Seine ou, comme on le dirait chez nous, il le
nomma à vie maire de la ville de Paris.
Entre 1853 et 1870, Haussmann avait fait démolir un
grand nombre de vieilles maisons. À leur place, il
traça des centaines de belles avenues et des rues, ainsi
10 que de superbes boulevards.
Il ouvrit des places et des parcs. Il fit construire
des édifices publics; il inaugura pour Paris un nouveau
système d'égouts, et fournit de l'eau à la ville.
Mais cela a dû coûter énormément cher, s'écria Al-
15 bert. Cela a coûté plus de 1,200,000,000 francs.
De la Place de la Concorde, ils se rendirent à la
Madeleine, en passant par la rue Royale.
Comme l'heure du déjeuner approchait, et que les en-
fants avaient déjà l'estomac au talon, ils voulurent
20 prendre l'omnibus pour rentrer à la pension. La
station d'omnibus se trouvait devant l'église; mais
comme il n'y avait pas d'omnibus Passy-Bourse, il
fallut attendre.
À quoi servent ces numéros que tu viens de prendre
25 dans la petite salle d'attente? demanda Henri à son
père, qui s'approchait avec trois billets à la main.
Mais précisément en ce moment, l'omnibus arriva, et
avant que le père eut le temps de le lui expliquer, Henri
voulut monter sur la plateforme. Le conducteur le
30 repoussa brusquement, et commença en même temps à
appeler, Quarante-huit, quarante-neuf, cinquante.
À cinquante, un monsieur qui attendait l'omnibus
20 Çà et Là en France
avant l'arrivée des Bartletts, donna son numéro au
conducteur et monta dans l'omnibus. À cinquante et
un, etc., M. Bartlett lui donna ses trois numéros, et
monta à son tour.
5 Ces billets numérotés évitent du désordre quand il
y a plusieurs personnes qui désirent monter en omnibus.
L'Église de la Madeleine
Le conducteur appelle un numéro, et la personne
seule qui a ce numéro, ou le numéro le plus proche
(s'il y a plusieurs personnes qui attendent) peut entrer
10 la première. Quand il n'y a plus de places, on suspend
à la porte une pancarte, qui porte la légende: "Complet."
Il faut alors laisser descendre les passagers, avant qu'il
ne soit permis aux nouveaux venus de monter.
Çà et Là en France 21
Les deux enfants grimpèrent lestement à la petite
échelle de fer, pour prendre leur places sur l'impériale.
De là ils avaient une excellente vue des rues.
Que ces sièges sont bas! dit Henri. Ils ne sont pas
5 précisément confortables pour un grand gaillard de six
pieds. Regardes, papa; les genoux lui touchent pres-
qu'au menton !
Pourquoi ces petits billets, que le conducteur nous
a donnés quand tu as payé nos places? Le père dit aux
10 enfants, C'est pour le cas où un inspecteur monterait
dans l'omnibus; les passagers doivent alors lui montrer
leurs billets. S'ils n'en ont pas, ou s'ils les ont perdus,
il leur faut payer une seconde fois.
Sur les omnibus à chevaux, on paye deux sous pour
15 une place sur l'impériale, et trois sous pour une place
à l'intérieur. Sur les autobus et les trams à vapeur,
le prix des places est le même, pour n'importe quelle
distance.
Bientôt l'omnibus arriva au coin du Boulevard
20 Haussmann, et les garçons montèrent vite à la pension.
Ils avaient grand'faim, et se réjouissaient d'avance du
repas copieux qui les attendaient.
Le premier service était un soufflé; comme deuxième
et troisième services, on avait du poisson et de la viande
25 avec des pommes de terre. Pour quatrième service :
des artichauts. Ensuite vint la salade, et puis on
servit le fromage, les fruits et le café.
Le pain était coupé en tranches épaisses, mais il
n'y avait pas de beurre, ni pour le déjeuner ni pour le
30 dîner.
Madame Tourel, la propriétaire, présidait à la table,
qu'entouraient des personnes de presque toutes les
22 Çà et Là en France
nations. Il y avait une dame qui habitait la Tunisie
depuis dix-huit ans. Elle regrettait la lumière vive
du ciel africain. Près d'elle était assise une veuve avec
ses deux enfants. L'un d'eux, jeune homme qui faisait
5 son service militaire, venait parfois dîner avec sa mère.
L'autre était une jeune fille, de retour d'un pensionnat
anglais.
Il y avait aussi un jeune Suédois, qui avait un poste
dans une maison de commerce, et qui étudiait le fran-
10 çais et le russe. À ses côtés, une jeune Française, née
en Egypte, était venue à Paris pour étudier le chant.
Je me garderais d'oublier une jeune Finlandaise, qui
avait habité la Turquie, et qui se trouvait à Paris pour
apprendre le français. Enfin, pour clore la série:
15 Monsieur le vicomte, major en retraite, et sa femme.
L'aspect de l'établissement ressemblait plutôt à
celui d'une maison particulière. Une chose surtout
qui frappa les enfants, c'était l'absence de petits plats
pour les légumes, comme il s'en trouve toujours dans
20 les pensions américaines.
Le petit moulin à poivre intéressa vivement Albert.
À force d'expérimenter, il finit par en renverser le con-
tenu dans son assiette.
Tandis qu'Albert était occupé à observer la nourri-
25 ture et le service, Henri prêtait l'oreille à la con-
versation. À vrai dire, c'était tout d'abord assez
déconcertant. Naturellement tout le monde parlait
français. Il arrivait aussi, très souvent, que cinq ou
six personnes parlaient en même temps, entre elles.
30 Personne ne se fâchait qu'on l'interrompît. Nul ne
pensait qu'il était peu poli qu'une autre personne
commençât à lui parler sans attendre qu'il eût fini.
Çà et Là en France 23
Au contraire, chacun paraissait content de soi et des
autres quand la conversation fut terminée.
CHAPITRE III
Après le déjeuner, les Bartletts allèrent à F American
Express Company. M. Bartlett voulait obtenir de
S l'argent sur des chèques et il avait aussi à s'occuper de
quelques affaires.
Tout en attendant l'omnibus qui devait les prendre
à la Place de l'Opéra, Henri regarda par hasard l'écri-
teau qui portait le nom de la rue.
10 Que signifie ce numéro "VIII" au-dessous du nom
de la rue? demanda-t-il. Cela veut dire que la rue est
dans le huitième arrondissement, lui répondit Albert.
Et qu'est-ce que c'est qu'un arrondissement? Je ne le
sais pas. C'est probablement une sorte de division
15 de la ville. Qu'est-ce qu'un arrondissement, papa?
Paris est divisé en vingt parties, que l'on appelle
arrondissements. Ce numéro que tu viens de voir,
c'est le numéro de l'arrondissement dans lequel nous
habitons. Chaque arrondissement a non seulement
20 un numéro, mais aussi un nom. Le nôtre s'appelle
"Elysée."
Paris n'a pas de maire comme l'ont nos villes améri-
caines. Par contre, il a le Préfet de la Seine et le Préfet
de Police. Ces deux fonctionnaires sont nommés par
25 le gouvernement. Ils sont à la tête de l'administration
municipale de Paris.
Chacun des vingt arrondissements a un officier civil,
qui s'appelle le "maire." Il a trois adjoints. À la
mairie on dresse la liste des électeurs. Les naissances,
24 Çà et Là en France
les décès et les mariages y sont aussi enregistrés. Les
mariages y sont aussi célébrés; car en France le mariage
religieux célébré à l'église, n'a aucune valeur civile.
Beaucoup d'autres affaires d'importance locale, se font
5 aussi à la mairie.
Ce système semble vraiment être très bon, et donne
d'excellents résultats. Il va sans dire, qu'il est absolu-
ment impossible, qu'une seule personne ait une con-
naissance exacte de toutes les affaires d'une ville de
10 plusieurs millions d'habitants.
Par contre, il est très possible que le maire de chaque
arrondissement soit bien informé, en ce qui concerne le
bien-être de la population — relativement petite — de
son arrondissement.
15 II y a aussi un conseil municipal composé de quatre-
vingts membres; dont quatre sont pris dans chaque
arrondissement. Ces conseillers ne contrôlent pas
directement les fonds publics. Ils ne donnent pas
d'adjudication de leur autorité personelle, et ils n'ont
20 pas de postes disponibles pour leurs favoris.
Par conséquent, aucune des actions publiques du
Préfet de la Seine ne leur échappe. Ils scrutent soi-
gneusement toutes les dépenses qui sont proposées.
Il en résulte qu'il n'y a presque pas de perte dans les
25 fonds publics de Paris.
Tout est arrangé systématiquement. Les travaux
publics, par exemple, sont sous la surveillance du
Directeur des Travaux de Paris. Comme aides, il a
tout un personnel, composé des meilleurs architectes et
30 ingénieurs.
Pendant cette explication, tout en cheminant, ils
étaient arrivés à la Place de l'Opéra, et M. Bartlett se
Çà et Là en France 25
rendit aussitôt au bureau de l'American Express Com-
pany, rue Scribe.
Comme il avait beaucoup à faire, les enfants pen-
sèrent qu'il vaudrait mieux s'amuser à regarder les
S magasins, au lieu de s'ennuyer au bureau. Ils avaient
un bon plan de Paris, étudié soigneusement pendant
la traversée.
Henri et Albert entrèrent dans un magasin pour
acheter des cartes postales. Ils voulaient, en effet,
10 donner de leurs nouvelles à leurs amis d'Amérique.
Ensuite ils sortirent pour mettre les cartes à la poste.
Mais malgré toutes leurs recherches, ils ne purent
trouver une boîte aux lettres, qu'après une course de
près d'une demi-heure.
15 Enfin ils renoncèrent à la tentative et rentrèrent à
l'American Express Company, où ils trouvèrent enfin
une boîte aux lettres.
Dis donc, fit Henri, ces boîtes aux lettres de Paris
sont très malignes; elle savent se cacher à merveille.
20 C'est bien vrai ce que tu dis là, dit Albert. Je me
rappelle avoir lu une histoire à propos d'un jeune
Anglais. Il était très timide et ne parlait pas un mot
de français. Pendant toute une semaine, il jetait ses
lettres dans la boîte qui servait de signal d'alarme pour
25 incendie.
Il y a sans doute beaucoup de boîtes aux lettres à
Paris, mais à ce qu'il paraît, elles sont difficiles à trouver.
Voulez-vous bien avoir la bonté, dit Henri, en s'a-
dressant à un commis, de me faire savoir où se trouvent
30 d'ordinaire les boîtes aux lettres? Oui, Monsieur, vous
en trouverez presque toujours une près d'un bureau de
tabac, où l'on vend aussi des timbres-poste.
26
Çà et Là en France
Comme la plupart de vos compatriotes, vous avez eu
sans doute de la difficulté à trouver une boîte, n'est-ce
pas? Les Américains et les Anglais semblent avoir
moins de confiance en nos boîtes aux lettres, qu'en
5 celles de leur pays.
Faites cependant l'expérience de vous faire adresser
une lettre recommandée, pendant votre séjour en
Place de l'Opéra
France. Dans ce cas, rien n'empêchera le facteur
d'entrer chez vous. Peut-être la lettre arrivera pendant
10 que vous êtes encore au lit. On frappera bruyamment
à la porte. Tout-à-coup le facteur surgira devant vous,
tenant à la main une plume, qu'il vient de plonger dans
un encrier caché sur sa personne. Il vous priera de
signer le reçu.
Çà et Là en France 27
v Un gardien de la paix 7 se promenait près du bureau,
et les deux jeunes Américains entamèrent une con-
versation avec lui. Ils lui posèrent beaucoup de
questions à propos de la police de Paris, et il semblait
5 tout disposé à leur en parler.
Il leur dit que tous les agents de police en uniforme
s'appellent "gardiens de la paix." Les agents qui ne
portent pas d'uniforme, s'appellent "inspecteurs."
Des gardiens de la paix, les uns sont en faction dans
10 les rues, d'autres surveillent les cercles, les bals publics,
les concerts, etc.
Mais en France, il y a un détachement de gardiens
qu'on ne trouve pas aux États Unis. C'est la "brigade
des garnis." Ces policiers maintiennent les registres
15 des locataires de la capitale avec un soin méticuleux.
Ils doivent faire le rapport des changements d'adresse
de tous les locataires et des voyageurs.
Un voyageur arrive- t-il? Le propriétaire de l'hôtel
ou du logis lui demande son nom. Il est tenu à donner
20 ses nom, prénom, domicile et qualité, etc. Le proprié-
taire, à son tour, doit rapporter toute cette informa-
tion à la police. C'est une vraie brigade organisée de
mouchards.
.11 y a aussi les "sapeurs-pompiers," dont le nombre
25 atteint environ deux mille. Ils forment une sorte de
régiment sous la direction du Ministre de la Guerre, en
ce qui concerne la discipline et le recrutement. Cepen-
dant, en ce qui concerne le secours à porter aux incendies,
les pompiers sont sous les ordres du Préfet de Police.
30 II me semble étrange d'être obligé de donner tous
ces détails personnels à la police, dit Henri, Nous ne
le faisons pas chez nous. C'est bien vrai, dit Albert;
28 Çà et Là en France
cependant c'est un système qui a du bon. Si un crime
a été commis, cela facilite la capture du criminel.
Tu as raison, dit M. Bartlett, qui venait de sortir.
C'est un système excellent. On a la même chose en
5 Allemagne, où l'on est même plus exigeant.
Quand je suis allé à Leipsic pour faire mes études à
l'Université, j'ai dû aller au bureau de Police pour faire
en personne mon rapport.
Que serait-il arrivé, si tu n'y étais pas allé? lui de-
10 manda Albert. Un gardien de la paix se serait rendu
à mon domicile; ensuite j'aurais eu le grand plaisir de
l'accompagner au bureau de police; en dernier lieu,
on m'aurait contraint à donner l'information voulue.
Très probablement on m'aurait aussi mis à l'amende.
15 De la Place de l'Opéra, M. Bartlett et ses fils se
rendirent à la rue de la Paix. C'est la rue des plus
beaux magasins de bijouteries, ainsi que des établisse-
ments des couturières les plus renommées. Enfin ils
arrivèrent dans la rue de Rivoli et se dirigèrent vers les
20 Grands Magasins du Louvre.
Maintenant nous allons voir la disposition d'un
grand magasin parisien, dit Albert, au moment ou ils
entrèrent dans l'établissement.
Un inspecteur les pria de prendre l'ascenseur, et de
25 s'arrêter au troisième étage. Ils y trouveraient les
pellicules pour leurs Kodaks. Le mouvement lent de
l'ascenseur impatienta les garçons, et ils furent très
contents d'arriver au troisième.
Que les allées sont étroites, dit Henri. Tout paraît
30 si encombré. Ce magasin ne me plaît pas trop. J'aime
mieux les établissements d'Altman, de Wanamaker, de
Marshall & Field, ou de Jordan & Marsh en Amérique.
Çà et Là en France 29
Quand ils eurent acheté des pellicules pour leurs
Kodaks et fait d'autres emplettes, le commis les pria
de l'accompagner. Ils le suivirent, un peu intrigués
par sa demande.
5 II mena ses clients à un petit pupitre qui portait
un numéro. Derrière le pupitre était assis un homme
avec un air plein de dignité. Il avait la barbe longue,
noire et soyeuse, et les mains très blanches.
Le commis lui lut sur une feuille de papier les achats
10 avec leurs prix respectifs. Il y avait deux rouleaux de
pellicules: neuf francs; deux brosses à dents: trois
francs.
L'homme assis au pupitre, inscrivit dans un grand
livre la nature des emplettes, leur prix et la date. M.
15 Bartlett paya, et les marchandises furent enveloppées
dans du papier par un autre commis.
Le caissier leur dit: "merci, Monsieur," et le commis:
"merci bien, Monsieur." Ils accompagnèrent leurs
paroles d'un sourire si aimable, que les enfants éprou-
20 vèrent le désir de retourner pour acheter de nouveau
quelque chose.
Dis donc, Henri, te rappelles-tu ce grand magasin du
Printemps, dans le Boulevard Haussmann? Quelle
quantité de tables il y a le long de la devanture. Il y a
25 de petits trous drôles dans le mur, pour le guichet des
caisses qui donnent sur la rue.
Oui, je m'en souviens parfaitement. On m'a dit
que les marchandises de ces tables extérieures, sont
beaucoup meilleur marché que celles de l'intérieur du
30 magasin. Je crains qu'elles ne soient de mauvaise
qualité.
Cela m'amuse de voir la foule qui entoure ces tables.
3
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1^
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Une école française de campagne
Les garçons avaient de sept à treize ans. La plu-
part portaient des blouses noires qui leur retombaient
o jusqu'aux souliers. Au lieu de porter de longs bas, ils
portaient des chaussettes.
Quand un garçon a neuf ou dix ans, il est en âge
120 Çà et Là en France
d'avoir un cartable noir. Alors il se sent un vrai
étudiant. Dans ce village, le maître et, sa famille
habitaient à l'école.
L'école commençait à huit heures du matin, et finis-
5 sait à quatre heures de l'après-midi. Il y avait une
intermission de deux heures à midi.
En quittant l'école, les Bartletts se mirent de nou-
veau en route.
CHAPITRE XIII
Beaucoup des maisons devant lesquelles ils pas-
10 saient sur la route, étaient les demeures de fermiers
riches. Elles étaient grandes et anciennes. Les cours
des fermes étaient entourées de hauts murs. Les
portes d'entrée étaient très massives, de manière que
les demeures avaient plutôt l'air de forteresses, cons-
15 truites pour empêcher les ennemis d'entrer.
J'aimerais bien savoir pourquoi ce buisson sec est
perché sur le haut du mur de cette cour près de la
porte, dit Henri. Nous en avons vu beaucoup, dit
Albert. Halte! Jacques; je vais demander à cet ou-
20 vrier ce que cela signifie.
Voulez- vous bien avoir la bonté de me dire pourquoi
on a mis ce buisson sur le mur de cette cour?
Oui, Monsieur, lui répondit l'homme auquel il venait
de s'adresser. Les buissons que vous voyez sur tant
25 de murs, y sont placés en souvenir de la fin de la
moisson.
Quand la récolte des foins et du blé a été faite, on
ôte le buisson de l'année précédente. Un nouveau
buisson est garni de rubans. On y ajoute une gerbe de
Çà et Là en France 121
blé; ensuite on remplace le buisson sec par le buisson
neuf.
La cérémonie de la pose du buisson frais sur le mur,
a lieu à midi. * On passe la matinée à travailler, mais
5 Ton s'amuse pendant l'après-midi, et le fermier donne
du vin à ses ouvriers.
Peut-être cela intéresserait les jeunes messieurs de
connaître un peu la vie d'un laboureur français. Oui,
oui! s'écrièrent les deux enfants.
10 Les gages d'un laboureur français sont de trois francs
et demi à quatre francs par jour.
Pendant les six semaines de la moisson, les gages
sont plus élevés. Un bon laboureur peut gagner cinq
francs par jour et son pain. Dans le nord de la France,
15 il y a beaucoup de laboureurs belges. Ils passent la
frontière pour trouver du travail. Ils travaillent
d'ordinaire un terme de six mois.
Leurs patrons les paient, non pas au jour ni au mois,
mais à la pièce. Par exemple, ils les paient tant pour
20 sarcler ou pour faucher un pré, etc.
Le fermier leur donne tout le cidre qu'ils veulent;
à midi il leur donne une soupe. Le soir les laboureurs
se couchent dans sa grange. Ils achètent le pain et
le lard pour leur soupe. Le dimanche ils se régalent
25 avec du bœuf.
Les Bartletts préféraient généralement descendre aux
auberges et aux hôtels des villages et des petites villes.
Ils faisaient cela, plutôt que de descendre dans les
grandes villes, parce que de cette manière ils trouvaient
30 l'occasion de faire la connaissance des gens du peuple,
et de voir des choses intéressantes.
Un soir en se promenant dans un village où ils de-
122 Çà et Là en France
vaient passer la nuit, ils virent une troupe de comédiens
ambulants. Ils avaient construit un portique, auquel
étaient suspendus un trapèze et des anneaux.
Un des comédiens fit le tour du villa,ge en battant
5 vigoureusement du tambour. C'était pour faire savoir
aux habitants qu'une représentation merveilleuse allait
avoir lieu ce soir-là. Peu à peu, une foule se rassembla
autour de la scène, qu'éclairaient quelques lampes
fumeuses. Il y eut un peu de musique. Après cela,
10 le tambourineur, en maillot, fit des tours sur le trapèze
et sur les anneaux.
Parfois les voyageurs se levaient de très bonne
heure; mais ce n'était que lorsqu'ils voulaient faire un
long trajet, sans s'arrêter.
15 Ils voyaient alors l'industrie des laboureurs français.
Ceux-ci commençaient souvent à travailler dès le point
du jour, quelquefois même plus tôt, et travaillaient
jusqu'au coucher du soleil. La plus grande partie du
fauchage et du ratissage se fait encore à la main; on
20 voit donc des hommes qui s'avancent à travers les
champs, en mouvant régulièrement leur faux.
Que fait cet homme? demanda Henri. Il venait de
voir un homme qui était assis devant sa porte, et qui
frappait sa faux avec un petit marteau.
25 M. Bartlett et Albert tâchèrent de le deviner, mais
ils n'y réussirent pas. Henri demanda donc à l'homme
ce qu'il faisait. Il lui expliqua que c'est la manière des
paysans de cette région d'affiler leur faux.
Le tranchant de la lame est posé sur un grand clou
30 a grosse tête, qui est enfoncé dans un bloc de bois.
Çà et Là en France
123
Ensuite on bat le tranchant à petits coups de marteau,
jusqu'à ce qu'il soit affilé. Il y a des faucheurs qui
se servent d'une pierre à aiguiser, mais la plupart pa-
raissent préférer le marteau et le clou.
5 II y avait une chose qui faisait toujours grand plaisir
aux enfants. C'était le départ des brebis, pour leur
pâturage le matin, et leur retour le soir.
D'un sentier bordé de haies, un berger sortit, ac-
compagné d'un chien et de quelques brebis. À tous
Un berger et ses brebis près de St. Malo
o les coins il sonna de sa petite trompe ; et des granges
situées le long de son chemin, les brebis s'attroupaient.
Elles se joignirent à son troupeau, jusqu'à ce qu'il en
eût environ une centaine.
Vers le soir, le troupeau retourna. Les brebis er-
5 raient lentement dans les sentiers et dans les ruelles du
village. Le berger sonna de sa trompe. Les portes
des granges s'ouvrirent. Les brebis connaissaient leurs
124 Çà et Là en France
domiciles; de petits groupes se séparaient du troupeau
pour se rendre à leurs étables. Elles furent bientôt
toutes établées.
Regardes un peu, Henri, dit Albert un jour; aimerais-
5 tu porter un pain en guise de bracelet? Pourquoi pas?
Il vaut autant faire cela, que porter un pain long d'un
mètre, comme nous l'avons vu souvent dans d'autres
parties de la France.
Mais regardes le conducteur de cet attelage de bœufs;
10 voilà une manière comme une autre de porter son pain
à la maison. L'homme portait, en effet, son pain sus-
pendu au timon de son chariot.
Les voyageurs étaient en ce moment dans une région
montagneuse, où les pauvres fermiers avaient beaucoup
15 de peine à cultiver la terre. Il n'y avait presque pas
de terrain plat, et il fallait, par conséquent, faire le
fauchage et le ratissage à la main.
Quelques-uns des outils étaient curieux. Les râ-
teaux avaient les manches droits. À l'une des extré-
20 mités se trouvait une double rangée de dents, disposée
de chaque côté de la traverse. De cette manière, quelle
que fût la stupidité du laboureur, il ne pouvait jamais
se servir du mauvais côté de son râteau.
Les fourches étaient en bois, et elles étaient très
25 grandes. Elles étaient fabriquées de cette façon, à
fin que le laboureur pût ramasser et porter une grande
quantité de foin à la fois. De cette manière il pou-
vait le porter plus facilement à un endroit mieux situé.
Les maisons, l'outillage et les coutumes des diffé-
30 rentes provinces intéressaient beaucoup les enfants.
Ils aimaient entrer dans les maisons des paysans pour
voir leur manière de vivre.
Çà et Là en France
I2 5
Dans la Normandie ils avaient, c'est vrai, vu quel-
ques habitations qui étaient en partie maisons et en
partie cavernes; mais il n'y avait que des gens très
pauvres qui les habitaient.
5 À de rares exceptions près, les maisons des paysans ne
différaient pas beaucoup les unes des autres. Donc, quand
ils virent une vraie ville de cavernes à quelques milles
seulement de Tours, les Bartletts étaient très étonnés.
Laboureurs de la ferme
À une grande hauteur au-dessus de la route, s'élevait
10 un massif de rochers, qui la surplombait. Au sommet,
il y avait une tour curieuse, que l'on croyait être une
ancienne tour d'observation.
On voyait les petites demeures, l'une au-dessus de
l'autre, parsemées çà et là sur le front du rocher. On
15 y arrivait par de petits escaliers qui serpentaient dans
I2Ô Çà et Là en France
un désordre pittoresque. Après avoir beaucoup cher-
ché, les Bartletts trouvèrent enfin une porte. Une
bonne vieille se tenait sur le seuil, entouré d'un véritable
bosquet de fleurs.
S Tout près de la porte, se trouvait un puits et un petit
hangar pour le bois à brûler et pour l'outillage. Ils sa-
luèrent la vieille femme, qui les fit entrer.
En entrant, ils virent que la maison ne comprenait
qu'une seule, grande chambre. Un grand lit, couvert
10 d'un ciel de lit, était dans un coin. D'un autre côté de
la pièce, il y avait une grande cheminée, autour de la-
quelle la vieille avait rassemblé ses trésors. Une grande
armoire et un long coffre étaient les principaux meu-
bles de la maison.
15 Mais ces cavernes ne sont-elles pas humides et mal-
saines? demanda Henri. . Non, Monsieur, au contraire,
nous les trouvons très sèches et très saines. Les habi-
tations au bas du rocher sont un peu humides; mais
celles qui sont situées plus haut, sont très sèches.
2c Quelques-unes de ces curieuses demeures sont cons-
truites l'une au-dessus de l'autre, et chacune a son
propre escalier.
Le long coffre sert de dépense pour les provisions.
Les légumes proviennent du petit jardin, car chaque
25 maison en a un. Les habitants des cavernes n'ont que
rarement des allumettes. Si le feu s'éteint, ils vont chez
un voisin chercher de la braise allumée, comme on le
faisait autrefois.
Le puits a une petite porte qui se ferme à clef. De
30 cette manière personne autre que le propriétaire ne
peut puiser de l'eau.
Les loyers de ces petites habitations sont d'un bon
Çà et Là en France
127
10
15
marché incroyable. Pour vingt-cinq ou trente francs
par an, on peut louer une demeure mignonne, avec un
jardin minuscule. Pour quarante ou cinquante francs,
on loue une maison comprenant de trois à quatre
5 chambres, avec une étable et une dépense.
Les animaux domestiques sont gardés dans des
étables taillées dans le roc. Les
mangeoires et les auges sont
aussi taillées dans la pierre.
En voyageant vers le Midi de
la France, les Bartletts traver-
sèrent la partie de la côte
française qui s'appelle les
Landes. Autrefois il n'y avait
guère que des marais et des
plaines couvertes de bruyères.
Mais le paysan attaqua cette
Un berger des Landes sur des écriasses
terre stérile, la sécha, l'enrichit et la cultiva.
Maintenant une grande partie de ce pays, autrefois
20 désert, offre à l'œil, des champs de blé souriants et des
pâturages verdoyants. On voit cependant encore de
vastes étendues de bruyères et de marécages.
128 Çà et Là en France
Là, errent des troupeaux de petites brebis. Elles
sont gardées par des bergers qui marchent sur des
échasses. Ils s'en servent pour traverser vite et facile-
ment les marais et les sables.
5 Dès leur enfance, les paysans sont dresses à marcher
sur les échasses, qui sont hautes de deux mètres. Ils
deviennent très habiles à s'en servir. Ils portent aussi
un long bâton, avec lequel ils s'assurent quand ils ar-
rivent à un endroit dangereux. Quand ils s'arrêtent,
10 les bergers se servent de l'extrémité supérieure du bâ-
ton en guise de siège. Ils gardent leurs brebis, et les
femmes tricotent souvent perchées sur leurs échasses.
CHAPITRE XIV
Dans un village où les Bartletts descendirent, leur
hôte leur raconta les vendanges. Ah, Messieurs! dit-
15 il, c'est grand dommage que vous ne puissiez être ici
pour les vendanges. * C'est une saison très gaie. Le
travail est dur, c'est vrai, mais les travailleurs sont
allègres.
Hommes et femmes travaillent. Chaque femme a
20 son panier en osier et sa serpe. Avec celles-ci elles
détachent les raisins des ceps. Pendant leur terme de
travail, le propriétaire des vignes les loge et les nourrit.
La moyenne des gages est de vingt à trente sous par jour.
Les vendageuses, en ligne, s'avancent droit devant
25 elles, en cueillant les raisins de chaque cep. Quand
leurs paniers sont pleins, elles les vident dans de grandes
hottes qui sont placées de distance en distance. On
vide ces hottes à leur tour dans une grande cuve, que
l'on transporte ensuite au pressoir.
Çà et Là en France
129
Le soir, les travailleurs s'asseyent à une table longue
dans la cuisine du patron. Le repas est simple, mais
copieux. Il y a d'abord une savoureuse soupe aux
choux; elle est suivie de mouton ou de porc salé, aux
5 pommes de terre. Il y a aussi du fromage et du petit
vin.
Après le souper, ils s'en vont à une grange, dans la
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Les vendanges
cour, ou dans la rue. Malgré leur longue journée de
travail, ils éprouvent le désir de danser.
Dans quelques villages retirés, les hommes foulent
les vendanges nu-pieds. Mais généralement on a des
fouloirs.
Du fouloir, le raisin écrasé tombe dans la cuve, où
on le laisse fermenter pendant cinq, six ou même dix
130 Çà et Là en France
jours. Ce terme écoulé, le vin est fait, et on le tire de
la cuve par un robinet pratiqué à la partie inférieure, et
on le met en tonneaux.
Lorsque la cuve est vidée, on en retire la masse
5 écrasée (qui s'appelle "marc"), et on la porte au pres-
soir, pour en extraire le reste de vin qu'elle contient.
Il y a des pressoirs très primitifs. Certains res-
semblent au cabestan d'un navire. Des hommes, nus
jusqu'à la ceinture, les tournent; et de cette façon on
iofait agir la vis du pressoir.
Une odeur chaude et délicieuse se dégage des raisins
écrasés, et le jus coule avec un murmure agréable.
On verse le liquide dans des récipients en bois pour le
transporter ensuite à la cave.
15 Un jour qu'ils faisaient une excursion à travers une
forêt, ils arrivèrent à une place où l'on abattait des
arbres, et ils y virent une petite hutte. C'était une
drôle de hutte, conique, dont le toit était recouvert de
mottes de terre.
20 Qui demeure là? demanda Albert. Je ne le sais pas,
dit M. Bartlett. Allons voir. Ils quittèrent donc le
sentier, et se rendirent à la cabane. Ils y trouvèrent le
propriétaire, et lui posèrent beaucoup de questions
à propos de son travail.
25 Je suis charbonnier, leur dit l'homme. C'est une
occupation qui nous rend silencieux et nerveux. Il
nous faut toujours veiller à ce que les fourneaux brû-
lent bien.
Mais nous aimons la vie libre et errante dans les
30 bois. Si un charbonnier habite pendant quelque temps
Çà et Là en France
!3i
une ville ou un village, il est pris de la nostalgie des
bois.
Aimeriez-vous voir comment on fait le charbon de
bois? Oui? S'il vous plaît, venez par ici.
5 On creuse dans la terre une fosse, ayant un diamètre
de huit pas. On y pose des bâtons secs, en rangées,
La cabane d'un charbonnier
l'une sur l'autre. Quand tout est fini, cela ressemble
à un entonnoir renversé. Le fourneau est ensuite
recouvert de couches de petites branches, que Ton
10 recouvre à leur tour de terre.
Le sommet du fourneau est laissé ouvert, et par cette
ouverture on introduit le feu au milieu. Depuis le
132 Çà et Là en France
moment ou Ton met le feu à la masse, les charbonniers
n'ont pas un instant de repos. Il faut toujours être
aux aguets. Si le brûlage a réussi, le charbon est très
noir; il est lourd, et sonne comme l'argent quand on
5 le frappe.
Un autre jour, en traversant une forêt, ils rencon-
trèrent un sabotier. Il salua gaiement les voyageurs,
qui rirent halte un moment pour lui parler.
Ah, Messieurs! je suis un oiseau de passage. Je
iovais d'une forêt à l'autre. Je m'arrête partout où
il y a une clairière et où je trouve un bon marché.
C'est un métier intéressant, Messieurs, que le métier
de sabotier.
Il faut bien faire attention au choix du bois. Le
15 bois de noyer est le meilleur bois pour la confection
des sabots. Mais on n'en trouve pas beaucoup; il
faut, par conséquent, se servir du bois de hêtre. Il est
presque aussi bon; il est léger, et garde les pieds chauds
et secs.
20 Un hêtre, haut de dix-sept mètres, et ayant un
diamètre d'un mètre, suffit pour faire environ six
douzaines de paires de sabots. On divise le tronc en
sections.
L'un de mes ouvriers donne tout d'abord au sabot
25 une forme grossière avec une petite hache. Alors, il
donne ces pièces ébauchées au second ouvrier. Celui-
ci y fore des trous au moyen d'une vrille, et en creuse
l'intérieur avec un outil spécial qui s'appelle une cuillère.
On fait les plus grands sabots avec la partie infé-
30 rieure du tronc. Ce sont les sabots pour les laboureurs
et les ouvriers. On fait les sabots de femme avec les
plus petites sections.
Çà et Là en France 133
Quand on arrive enfin aux dernières sections, on en
fait des sabots d'enfants. Les derniers morceaux ser-
vent à faire les sabots pour les tout petits enfants.
Quand le patron a achevé les sabots, il les dispose
S en rangées, et les recouvre ensuite d'une épaisse couche
de copeaux, afin de les empêcher de fendre.
Une ou deux fois par semaine, les ouvriers les ex-
posent à un feu de branches vertes. Cela durcit le
bois, et lui donne une couleur rousse.
10 Je travaille ainsi, jusqu'à ce qu'il n'y ait plus d'arbres
propres à faire des sabots dans cette clairière. Alors
je me mets à la recherche d'une autre.
Continuant leur voyage, les Bartletts arrivèrent
à Tarascon, qui est très intéressante.
15 Pendant leur séjour à Tarascon, les enfants enten-
dirent parler d'Andorre, et désirèrent tout de suite
visiter ce curieux petit pays. Leur père leur dit, qu'ils
n'en auraient pas le temps. Ils durent donc se con-
tenter d'en entendre parler.
20 Andorre est une petite république, dont la superficie
est d'environ 450 kilomètres carrés. Elle a été in-
dépendante depuis le temps de Charlemagne.
Elle est entourée de montagnes, et n'a qu'une ville
importante, qui s'appelle aussi Andorre. La République
25 a une population d'environ sept mille habitants, et
la capitale en a à peu près mille.
Le gouvernement se compose d'un conseil de vingt-
quatre membres. Ils reçoivent l'honoraire de dix
francs par an, et d'un boisseau d'orge.
30 Les troupeaux sont la ressource principale des habi-
134 Çà et Là en France
tants. La plupart d'entre eux, font aussi un peu la
contrebande.
De Tarascon, les Bartletts continuèrent leur voyage
à travers le Midi de la France, et arrivèrent à Arles,
5 qui possède des ruines romaines. En y arrivant, ils
y trouvèrent beaucoup d'animation.
Qu'y a-t-il? demanda Henri à l'hôtelier.
Il va y avoir une "course" demain, et il faut vrai-
ment que vous y assistiez.
10 Qu'est-ce que c'est qu'une course? demanda Albert.
Est-ce une course de chevaux, ou une course à pied?
Non, mes chers enfants, ce n'est ni l'une ni l'autre.
Pour le dire tout simplement, on fait entrer un taureau
dans l'arène du vieil amphithéâtre romain. Ce n'est
15 pas un animal ordinaire; pas du tout. Il est très fort,
très agile, et très bien dressé.
On attache une petite cocarde rouge entre ses cornes
longues et méchantes. Cette petite cocarde vaut cin-
quante francs à celui qui la lui ôtera. Seulement,
20 il faut qu'on la lui ôte pendant qu'il court. Ne craignez
rien; on ne se fait pas mal à ce jeu là, et vous rirez
beaucoup.
Le lendemain, les Bartletts se rendirent à l'arène
et s'assirent sur les sièges de pierre que des sénateurs
25 romains, des Provençaux et des touristes américains
avaient occupés avant eux. La musique jouait et
l'arène s'emplissait d'amateurs. Ils ôtaient leurs vestes
et leurs souliers, et mettaient une sorte d'escarpin.
Tout à coup le taureau entra. Il courut bien vite.
30 Les amateurs coururent aussi très vite. On aurait pu
voir presqu'une centaine d'hommes qui sautaient, tous
en même temps, une barrière haute de deux mètres.
Çà et Là en France 13 5
Le taureau fit le tour de l'arène ventre à terre.
Enfin il s'arrêta au milieu, en beuglant et piétinant
le sable. Il était furieux. Les plus braves des ama-
teurs entrèrent avec circonspection dans l'arène, se
5 tenant aussi loin que possible de l'animal; et restant
derrière lui le plus possible.
Un monsieur qui tenait à la main un parapluie
entra dans l'arène. L'animal lui jeta un regard, et,
le monsieur, laissant tomber son parapluie, se préci-
iopita vers la barrière. Un homme vêtu de blanc et
portant une casquette rouge, entra à son tour. C'était
trop pour le taureau.
L'homme se sauva lestement; mais le taureau venait
trop vite pour qu'il pût sauter par dessus la barrière.
15 II lui fallut donc sauter sur la scène près des loges. Le
maire et d'autres notables de la ville s'y entretenaient.
Ils cessèrent leur conversation et se sauvèrent aussi
bien vite, tandis que le taureau abima le décor de carton.
Et cela continua ainsi, jusqu'à ce qu'un gaillard cou-
20 rageux saisît la cocarde. Plusieurs de ses camarades
attiraient l'attention du taureau, et pendant que l'ani-
mal furieux bondissait de côté et d'autre, le jeune
homme prit son élan, et arracha du front du taureau le
trophée convoité.
25 Eh bien, mes enfants, leur dit un de leurs compa-
gnons de table, un Français agréable; la course vous
a-t-elle plû? Nous l'avons trouvée très amusante, lui
répondit Henri.
J'aimerais bien que nous puissions voir quelque chose
30 aussi drôle que cela à chaque ville où nous irons, dit
Albert.
Les gens du Midi sont très gais et aiment beaucoup
136 Çà et Là en France
s'amuser; mais avec tout cela, j'ai grand'peur qu'ils
ne puissent vous offrir ce que vous désirez. Mais
tenez; vous voyagez en automobile, n'est-ce pas? Oui?
Eh bien, je vous dirai où il faut aller, pour voir un spee-
5 tacle aussi drôle qu'une course.
Mercredi prochain, il y aura une joute sur l'Etang
de Berre, près de St. Chamas. Je vous assure, Mes-
sieurs, que vous ne regretterez pas de l'avoir vue.
Qu'est-ce que c'est qu'une joute? demanda M. Bart-
10 lett.
Pardon, Monsieur, lui dit le Français, mais j'aimerais
mieux que vous l'appreniez de vous-même. Croyez
m'en sur parole; c'est très drôle et très intéressant.
Il va sans dire que cela éveilla la curiosité du père
15 et des fils, et quelques jours après, ils se trouvaient à
St. Chamas. Après avoir vu la joute, Albert en écrivit
une si bonne description à un de ses amis, que je ne
pourrais faire mieux que de la décrire ici.
"Mon cher Arthur,
20 Je veux te raconter une joute que j'ai vue,
il y a quelques jours, près de St. Chamas. St. Chamas
est près d'un grand lac intérieur d'eau salée. La
joute commença à trois heures de l'après-midi.
Nous louâmes un canot et nous nous rendîmes au
25 lieu de la joute; c'était à environ trois ou quatre kilo-
mètres de la ville.
Les spectateurs avaient jeté l'ancre, et leurs canots
formaient une longue ligne. Entre cette ligne et la
grève, se trouvaient les bateaux des deux champions
30 de la joute.
À l'avant de chaque bateau s'élevaient deux poutres,
inclinées de bas en haut. À leur extrémité se trouvait
Çà et Là en France
137
une planche étroite. Sur cette planche se tenait un
homme vêtu seulement d'une chemise et d'une culotte
courte. Il portait, attaché à son corps, un long bou-
clier qui le couvrait depuis le cou jusqu'aux genoux.
L'homme tenait à la main une longue lance en bois.
Il y avait douze rameurs et douze rames dans chaque
bateau. À l'arrière, se tenait le timonier; à la proue,
le trompette et le tambour.
t;r 1"
Le son
10 éclatant
de la trompette et le
roulement du tam-
bour se firent entendre.
Les deux bateaux prirent La joûte d * s bateaux
15 leurs distances à deux cents mètres. À la seconde
sonnerie de la trompette, les deux champions agitèrent
leurs petits drapeaux, et les rameurs voguèrent de
toutes leurs forces.
Le timonier les encouragea, et le tambour battit vi-
20 goureusement. Les deux embarcations s'approchaienc
de plus en plus avec une vitesse croissante.
Un moment avant de se croiser, les rameurs s'arrê-
tèrent, afin que les bateaux ne roulassent pas. Au
138 Çà et Là en France
moment de la rencontre, chacun des combatants leva
sa lance; il visa la mouche qui était peinte sur la cible
du bouclier de son adversaire.
Il y eut un craquement de bois qu'on eût pu entendre
S à un kilomètre. Et puis, un des combattants tomba
à l'eau, la tête première au milieu d'un grand bruit.
C'était très amusant.
Il y avait beaucoup d'entrants dans la joute, et
nous restâmes longtemps à la regarder. Il arrivait
10 parfois que les deux hommes tombaient à l'eau.
J'avais apporté nos fortes jumelles, et je pouvais
quelquefois voir le gaillard qui venait de tomber à l'eau.
En sortant de l'eau, il avait l'air d'un chat mouillé; les
gens le montraient du doigt et se moquaient de lui.
15 II se sauvait, tout penaud, se sécher et s'habiller.
Il me faut finir maintenant, parce que j'ai sommeil
et qu'il faudra me lever de bonne heure, demain matin.
Ton bien dévoué,
Albert Bartlett."
20 Dans un restaurant du Midi de la France, les en-
fants mangèrent des truffes. Ils ne les connaissaient
pas, et désirèrent en savoir plus long. Après le dîner,
ils cherchèrent dans une encyclopédie qu'ils avaient
vue dans le salon de l'hôtel. Voici ce qu'ils apprirent.
25 Les truffes sont une sorte de végétal qui croît sous
terre, sans tige ni racines apparentes. Beaucoup de
gens les regardent comme des morceaux très délicats.
Elles coûtent assez cher; en moyenne plus de dix francs
la livre.
30 La manière dont se fait la récolte des truffes est
curieuse. Pour cela, on emploie des porcs ou des chiens.
Les porcs sont bien dressés. Quand on a conduit le
Çà et Là en France 139
cochon à la place où Ton compte trouver des truffes,
il erre autour des arbres, en renifflant le sol. Quand il
a découvert l'endroit où se trouvent des arbres à truffes,
il s'arrête et pousse des grognements.
5 Un porc bien dressé ne déterre jamais une truffe, ni
ne la prend dans la bouche. Il ne fait que montrer
où elle se trouve, et son maître la déterre. Il récom-
pense ensuite l'animal avec un morceau de pain.
C'est étonnant de voir l'intelligence dont l'animal
10 fait preuve en travaillant. Une expression de suffisance
brille dans les yeux du cochon, quand il a découvert
une truffe.
À la fin du dîner on servit du fromage de Roquefort,
et un des messieurs qui étaient à table, leur en expliqua
15 la fabrication.
Ce fromage se fait dans les Causses, où ne croissent
guère que des herbes. Elles servent de nourriture à
de grands troupeaux de brebis. Avec leur lait on fait
le fromage de Roquefort, et avec leur peau on fabrique
20 des gants.
Les bergers ont l'air pittoresque avec leurs longs
manteaux bruns, qui s'appellent "limousines." Ils les
portent retroussés quand il fait beau temps. La nuit
ils s'en servent de couverture.
25 Les demeures des bergers sont drôles. Ce sont de
petites huttes coniques, couvertes de chaume, perchées
sur un chariot à deux roues. Le timon du chariot
repose sur un bâton fourchu qui est enfoncé dans la
terre. L'entrée en est par un côté; le berger s'y in-
30 troduit, en repoussant un peu une des roues branlantes.
De cette manière il peut se glisser dans sa demeure
ambulante.
140 Çà et Là en France
Le fromage de Roquefort se fait, ou bien entière-
ment avec du lait de brebis, ou bien avec un mélange
de lait de brebis et de lait de chèvre. Le lait de vache
lui ferait perdre son goût particulier. Quand le fro-
5 mage est fait, on l'envoie à Roquefort. Il y reste
quelque temps à mûrir dans les caves.
Roquefort est une petite ville assez curieuse. Elle
est bâtie sur le talus d'une montagne de pierre cal-
caire. La montagne est criblée de cavernes destinées
10 au fromage.
Il y a dans ces cavernes des rayons, sur lequels
on met les fromages. Ils y restent jusqu'à ce qu'ils
soient mûrs. Ils ont alors cette moisissure que tous
les vrais amateurs de fromage de Roquefort aiment
15 tant.
CHAPITRE XV
Les petites villes retirées du Midi de la France en-
chantaient les voyageurs. M. Bartlett et ses fils
aimaient à y passer leur temps et à s'entretenir avec
les habitants.
20 En se promenant dans les rues de Figeac, Henri
courut un peu en avant des autres. Bientôt ils l'en-
tendirent appeler. Albert courut après lui. M. Bart-
lett les rejoignit, et les trouva devant la boutique d'un
fabricant de clous.
25 Regardes, papa, dit Henri; voilà un chien qui tra-
vaille. En effet, en regardant, il vit un chien qui ac-
tivait le soufflet de la forge. Il y avait une roue haute
d'un mètre et large d'un pied.
Pendant qu'ils regardaient, le maître fit signe à
30 l'animal de descendre. Un autre chien sauta dans la
Çà et Là en France 141
roue, au mot de commandement. La roue tourna,
et les étincelles de la forge jaillirent autour de l'ouvrier
à quatre pattes.
Cela vous paraît étrange, mes enfants, dit le patron;
5 mais ce n'est pas une mauvaise idée. Le travail du
chien coûte moins que le travail de l'ouvrier; d'ail-
leurs les chiens sont plus obéissants que ce dernier,
dit-il, en clignant de l'œil à Henri et à Albert.
Chaque chien travaille pendant cinq ou six heures.
10 Quand sa tâche est finie, il lui est permis de s'amuser.
Un autre animal le remplace et fait tourner la roue.
Mais on ne voit plus guère de ces roues, et bientôt
il n'y en aura plus. Je doute fort que vous en trouviez
hors de Figeac.
15 Tout en cheminant, ils rencontrèrent le tambouri-
neur. C'est un homme qui porte ce nom, parce qu'il
bat le tambour pour attirer l'attention des gens. Il
faisait alors la ronde de la ville avec un bœuf. Il
faisait savoir ainsi que l'on allait tuer l'animal le soir
20 même.
Quelques jours après, les voyageurs passèrent l'après-
midi et la nuit dans une petite ville de Provence. M.
Bartlett y rencontra par hasard, un ancien ami, qui
était peintre.
25 II n'habitait pas un hôtel, mais il avait loué une
chambre chez un boulanger. Il avait beaucoup à ra-
conter aux enfants à propos de son aimable et indus-
trieux hôte.
Le boulanger se levait tous les jours à trois heures
30 du matin. Il avait comme second un jeune homme.
Avec son aide, il pétrissait la pâte et donnait aux
pains leurs différentes formes. Ensuite ils les glis-
14 2 Çà et Là en France
saient dans un grand four, à voûte basse. Pour cela,
ils se servaient d'un outil qui ressemblait à une longue
pelle.
Tous les Français ne mangent pas du pain de même
5 forme. C'est pour cela qu'un pain uniforme ne serait
jamais populaire en France.
L'un aime mieux un pain "moufle." Ou bien il pré-
fère peut-être un pain à croûte très dure; dans ce cas
il lui faut un "pistolet," ou un "bâton." D'autres
to encore ne veulent manger qu'un pain ressemblant
à un rond de cuir; ou ils préfèrent peut-être une
"tresse."
Les vieux et les personnes à de mauvaises dents,
aiment le "chapeau de gendarme," qui n'a presque
15 pas de croûte.
Vous ne devinerez jamais comment le boulanger
tient ses comptes avec ses clients.
Au lieu d'avoir un livre, il se sert d'un bâton. Vous
vous arrangez avec lui à propos de votre pain quotidien.
20 Pour chaque pain qu'il vous laisse, il fait une entaille
(une "coche") dans le bâton. Vous gardez soigneuse-
ment celui-ci, comme vous garderiez un reçu. C'est
à dire, vous en gardez votre moitié; et le boulanger
garde l'autre; car le bâton est fendu en deux parties
25 égales.
Voilà le boulanger qui passe maintenant. Vous
voyez suspendu à la "ridelle" de son chariot, toute une
batterie de ces bâtons. Chacun porte le nom du
client auquel il appartient.
30 Le patron met les deux moitiés ensemble quand il
fait l'entaille. Vous avez ainsi la preuve que le bou-
langer vous a livré votre pain. Quand vous le payez,
Çà et Là en France 143
il entre dans votre cuisine, et jette les deux bâtons
dans le feu. De cette manière il vous donne une
quittance.
Les Bartletts auraient bien voulu rester plus long-
5 temps dans les villes et dans les villages de la Provence.
Ils regrettaient de quitter les habitants vifs et aimables.
Mais malheureusement ils ne pouvaient rester, car ils
avaient un long voyage à faire avant de rentrer à
Paris.
10 Ils s'approchèrent bientôt de Grasse. Chemin
faisant, ils passèrent de nombreux champs de roses et
d'autres fleurs.
Quelle énorme quantité de fleurs! s'écria Henri.
On semble cultiver les fleurs comme nous cultivons des
15 légumes, chez nous. À quoi servent-elles?
Je le sais, dit Albert. Hier soir je causais avec un
monsieur dans notre hôtel. Je lui ai dit ou nous
allions. Il m'a dit que je verrais plus de fleurs à
Grasse qu'en tout autre lieu du monde. Je croyais
20 qu'il exagérait, mais je vois maintenant qu'il avait
raison.
Il m'a dit qu'il y a environ 24,000 hectares de fleurs,
près de Grasse. Les cultivateurs y récoltent plus de
1100 tonnes de roses, et 2000 tonnes de fleurs d'oranger.
25 On en fait du parfum qu'on envoie partout.
Après le déjeuner les Bartletts visitèrent une fa-
brique de parfum. Ils virent une chambre dont le
plancher était couvert d'une couche épaisse de feuilles
de roses.
30 Le guide les fit entrer ensuite dans une chambre,
dont les murs étaient garnis de rayons. Sur ces rayons
se trouvaient beaucoup de grandes jarres en verre, qui
144 Çà et Là en France
contenaient de pures essences de fleures. L'homme
qui avait la charge de la chambre indiqua du doigt une
jarre sur la table.
Celle-là contient plusieurs litres de la plus pure
5 quintessence de rose. Cette quantité vaut plus de
150,000 francs.
Permettez-moi de la sentir, s'il vous plaît, dit Henri.
L'homme sourit, et ôta le bouchon de verre. Ma foi,
c'est pire que l'échappement d'une automobile; sens-
10 le, papa! M. Bartlett et Albert le sentirent, et ne l'ai-
mèrent pas plus que Henri.
Un moment, s'il vous plaît, dit l'homme. Il prit un
bouchon et y mit une demie goutte d'essence. Alors il
le plongea dans une jarre d'alcool, et agita le bouchon
15 dans l'air. Immédiatement une odeur merveilleuse-
ment délicieuse se répandit dans toute la chambre.
De Grasse, ils passèrent à Nice. Nice est bien
située sur une baie charmante, et bien abritée par de
hautes montagnes. Comme on était en été, la ville
20 était presque déserte, comme d'ailleurs les autres
stations hivernales.
De Nice, une très belle route vous conduit à Menton.
Elle s'appelle la route de la Grande Corniche. Elle
est creusée dans le flanc des montagnes, et vous y
25 jouissez d'une vue magnifique sur la Méditerranée et
ses côtes.
D'un endroit, vous voyez Monaco. C'est la capitale
de la minuscule principauté de même nom. C'est une
petite étendue de terre, qui n'a environ que trois kilo-
30 mètres de long, sur cent soixante-cinq à onze mille
mètres de large.
On dirait un morceau amputé à la France. Monaco
Çà et Là en France
*45
146 Çà et Là en France
a environ 15,000 habitants, cependant, il a sa propre
monnaie et ses propres timbres-poste.
Faisons halte ici, dit Albert, au moment où ils ar-
rivèrent à un endroit d'où ils avaient une vue superbe
5 sur les Alpes couvertes de neige. Ce doit être ici le plus
haut point. Tiens! Voilà un fort. J'en prendrai une
photographie après que j'en aurai pris une des Alpes.
En ce moment, un sergent avec une escouade de
soldats vint vers eux.
10 Voulez- vous bien avoir la bonté, Monsieur, de me
dire le nom de ce fort? Ce sont les fortifications des
Monts de l'Allé. Mais je vous conseille de ne pas les
photographier.
Pourquoi pas?
15 Parce qu'il est absolument défendu en France de
photographier les fortifications, ou leurs environs. Si
je vous voyais prendre des photographies ici, ce serait
mon devoir, en qualité de soldat français, de vous
amener au commandant de la place.
20 Albert conclu qu'il vaudrait mieux ne pas photogra-
phier les forts, et il dit à Jacques de se remettre en
marche.
Ils virent beaucoup de bosquets d'orangers et de
citronniers près de Menton. Il y a des années où
25 ceux-ci produisent jusqu'à 40,000,000 citrons.
De Menton, ils allèrent à Vintimille, qui est sur la
frontière italienne. La route est bonne, et zigzague
sur le bord de la mer.
Que Menton est un beau site, dit Henri. Regardez
30 ces montagnes rocheuses qui s'élèvent derrière elle, et
le beau golfe qui s'étend à ses pieds.
Elle est certainement bien située. Si tu venais ici
Çà et Là en France 147
en hiver, tu la verrais dans toute sa splendeur. Ces
hautes montagnes l'abritent des vents du nord. Le
climat en est presque aussi doux que celui de notre
charmante Floride.
CHAPITRE XVI
5 En quittant Vintimille, les Bartletts passèrent en
Italie. À la douane italienne, M. Bartlett dut s'ar-
rêter pour montrer son triptyque. C'est une sorte de
passeport pour automobiles, et au moyen duquel on
peut introduire sa voiture dans un pays étranger,
10 sans être obligé de payer de droits de douane.
Les douaniers italiens examinèrent très soigneuse-
ment la voiture, en notant chaque petit détail. Il
fallut donner le numéro de l'automobile et de son
moteur; le poids de la voiture et de son moteur, et beau-
15 coup d'autres choses encore. Les douaniers notèrent
aussi le nombre de places et la couleur de la
voiture.
De Vintimille, les Bartletts allèrent directement à
Turin. M. Bartlett désirait passer par là, parce qu'il
20 voulut faire voir à ses fils le Col du Mont Cenis. Ce
col est haut de 6500 pieds, et le paysage ainsi que les
vues en cours de route sont tout ce qu'il y a de beau.
De Turin, il n'y a que cinquante kilomètres pour
aller à Suse. C'est une petite ville pittoresque, qui
25 contient de belles ruines romaines; entre autres, un
arc de triomphe en marbre blanc. Il fut érigé en l'hon-
neur de l'empereur romain Auguste en l'an 7 de l'ère
chrétienne.
À Suse commence l'ascension du Col du Mont
148 Çà et Là en France
Cenis. La route monte de 5300 pieds en dix-sept
milles. Elle est cependant excellente, et n'est nulle
part très raide.
C'est un col très facile à monter, Messieurs, dit le
5 chauffeur. Nous n'aurons pas la moindre difficulté à
le passer. Il n'y a pas de lacets comme vous en trou-
verez sur beaucoup d'autres cols situés à une grande
altitude.
Vous devriez voir un des cols que j'ai passés. Notre
10 voiture était trop longue, et d'ailleurs elle ne prenait
pas facilement les tournants raides. Lorsque nous
arrivions à un lacet, il me fallait avancer le plus pos-
sible; puis reculer un peu, et enfin marcher en avant,
jusqu'à ce que je pusse tourner.
15 Je vous assure que ce n'était pas précisément amusant
d'être dans l'automobile, et d'avancer et reculer au
bord d'un précipice profond de plus de mille pieds.
Une autre fois, je conduisais la voiture pour un mon-
sieur qui voulait passer par le Col du Stelvio, en Au-
20 triche. La route du Stelvio est la plus haute route
carrossable du monde. Le sommet est à 9041 pieds
d'altitude.
La voiture était trop longue et ne tournait pas bien.
Pour comble de malheur, le moteur chauffait. Je con-
25 seillai au monsieur de ne pas tenter la montée, sur-
tout puisque sa femme était très nerveuse.
S'il avait eu une voiture différente, tout serait
mieux allé. J'ai traversé ce col plusieurs fois avec
d'autres automobiles sans la moindre difficulté. La
30 route est bonne, et les montées ne sont pas si raides que
celles de beaucoup de chemins de votre pays.
Cependant, comme ce monsieur y tenait à tout prix,
Çà et Là en France
149
nous nous mîmes en route. J'ai dû m'arrêter, faire
marche arrière et marche en avant aux tournants,
plus de trente fois pendant la montée, et à peu près
autant en descendant. Sa pauvre femme faillit en
5 devenir folle. Elle descendit de voiture, et rit plu-
sieurs milles du trajet à pied.
Notre grand général, Napoléon, traça cette route.
La route du Col du Simplon
Elle a coûté 20,000,000 de francs. Il traça aussi la
route du Col du Simplon. Elle a environ la même
10 hauteur que celle-ci, et coûta 16,000,000 de francs.
Il traça ces routes, afin de pouvoir jeter une armée en
Italie le plus vite possible.
À Molaretto, les Bartletts entrèrent de nouveau en
150 Çà et Là en France
France. Le douanier examina la voiture et le trip-
tyque. Il timbra celui-ci, et permit aux voyageurs de
passer.
Comme ils gravissaient sans encombres le col, ils
5 entendirent le son morne d'une sirène qui retentissait
de rocher en rocher. Bientôt ils virent l'automobile
de la poste qui descendait rapidement.
Les Français sont bien plus raisonnables que les
Suisses, dit Jacques. Nous autres Français, nous per-
10 mettons la circulation des automobiles sur nos routes
de montagnes, tandis qu'eux les interdisent presque
entièrement de leurs cols. Les Suisses y perdent
beaucoup d'argent, parce qu'ils empêchent beaucoup
de touristes d'entrer dans leur pays.
15 Nos cols sont aussi hauts que les leurs. Nous en
avons même de plus hauts. Le Col du Galibier, par
exemple, est à 8530 pieds d'altitude. Il n'y a que la
route du Stelvio qui soit plus haute.
À quoi servent ces galeries en briques et en pierres?
20 demanda Albert, comme ils passaient à côté de galeries
couvertes.
On construit ces galeries dans les lieux particulière-
ment dangereux. En hiver, les avalanches balayent
souvent ces parties de la route. À propos, j'ai fait
25 une fois la traversée du Simplon, en hiver, avec un Amé-
ricain. C'était un gaillard aventureux, qui faisait un
grand voyage.
Il avait passé au nord du cercle arctique dans son
automobile. Il avait aussi voyagé en Russie et dans
30 bien d'autres pays peu fréquentés. Il conduisait une
grande Panhard de cinquante chevaux. La neige était
très haute. Elle était même si haute qu'il lui fallut
Çà et Là en France 151
un traîneau chasse-neige et plusieurs chevaux pour
déblayer la route. Mais il passa quand même.
Bientôt on aperçut un grand lac dans le lointain.
L'eau vert-bleue au milieu d'une grande prairie,
S faisait un bel effet. Non loin de l'eau, se trouvait
l'hospice de Mont Cenis.
Une partie en sert d'hôtel; et malgré son altitude, la
maison est ouverte toute l'année. Une autre partie
du bâtiment est l'hospice même. On n'y admet que
10 les voyageurs pauvres.
Plusieurs chambres contiennent des reliques his-
toriques. Entre autres on trouve le lit, la chaise et la
table dont se servit Napoléon quand il fit la traversée
du col.
15 Ce plateau est bien fortifié, car on trouve sept forts
perchés sur les montagnes voisines.
Le moteur avait fonctionné à merveille. Malgré la
longue montée ininterrompue, il n'avait pas chauffé.
Ils n'avait • plus que trois milles avant d'arriver
20 au sommet, d'où ils commencèrent alors à descendre.
Le paysage était très beau de Suse à Chambéry, où
ils arrivèrent après un trajet superbe de deux cent
dix-sept kilomètres à partir de Turin.
À Chambéry, l'hôtelier leur parla des ermites de la
25 Grande-Chartreuse. Eux seuls ont le secret de la
liqueur de ce nom. Les pères cueillent sur les mon-
tagnes, les cinquante plantes aromatiques, avec les-
quelles ils fabriquent dans leur distillerie cette liqueur
célèbre.
3° Ces ermites semblent être aussi fins que pieux.
Ils gardent précieusement leur secret de fabrication.
Il va sans dire, qu'ils n'admettent personne à leur
152 Çà et Là en France
distillerie. Ils ont souvent refusé de vendre leur
secret.
Une fois, des capitalistes de Londres, voulurent le
leur acheter pour 80,000,000 de francs; mais ils re-
5 fusèrent l'offre. Ils consacrent la plus grande partie
de leurs revenus à la charité; le reste va au Gouverne-
ment Français pour le droit de fabriquer la liqueur.
Depuis leur expulsion du territoire français, les
Chartreux fabriquent la liqueur à Tarragone en Es-
10 pagne; tandis qu'une contrefaçon de la Grande Char-
treuse est fabriquée en France à la Chartreuse.
Avant de rentrer à Paris, les voyageurs s'arrêtèrent
à Reims, qui est le grand centre industriel de la Cham-
pagne. Là, un ami de M. Bartlett leur fit voir plu-
15 sieurs caves de vin.
Il y a de vastes cavernes taillées dans les couches
calcaires qui s'étendent au-dessous de cette région.
Leurs rues et leurs ruelles forment à elles seules, presque
une autre ville. On doit y maintenir une assez basse
20 température à cause du vin.
Les cavernes sont d'anciennes carrières. On y tail-
lait autrefois les pierres pour les murs de la ville, pour
les églises et les maisons de la cité. Cela a commencé
dès le temps des Romains.
25 On raconte une drôle de légende sur le vin de Cham-
pagne. D'après elle, il fut inventé par des milliers de
méchants esprits turbulents.
Un jour que leur maître était sorti pour affaires,
ils voulurent s'amuser, et commencèrent à faire des
30 bêtises. Le patron rentra, et les esprits dans leur
terreur se sauvèrent dans la cave d'un baron très
riche.
Çà et Là en France 153
Ils y trouvèrent une grande quantité de bouteilles
de vin, dans lesquelles ils se cachèrent. Leur maître
les suivit et boucha solidement les bouteilles. C'est
pour cela que les bouteilles de vin de Champagne se
5 débouchent avec une claque aiguë, et moussent si vigou-
reusement.
En vérité, ce vin fut découvert au dix-septième siècle
par un moine. Dom Pérignon faisait toujours des
recherches, et c'est lui qui a découvert le vin mousseux,
10 avec lequel il a gagné beaucoup d'argent.
On fait d'abord pendant une courte durée, et à part,
la fermentation de jus de différentes sortes de raisins.
On les mêle ensuite dans de grandes cuves, pouvant
contenir de soixante-dix à quatre-vingt mille litres.
15 Celui qui mélange le jus, doit être très habile, car de
cela dépend l'excellence du vin.
Au mois de décembre, on met le vin en tonneaux, et
on l'y laisse jusqu'au printemps suivant. Puis on le
met en bouteilles. On les bouche et on les dépose dans
20 les grandes caves pendant au moins deux ans et demi.
Peu après la mise en bouteilles, la seconde fermenta-
tion commence. Cela produit l'effervescence, et forme
un sédiment.
Quand Je vin est mûr, on le secoue tous les jours pen-
25 dant plusieurs semaines. Cela fait que le sédiment
tombe sur le bouchon, car les bouteilles reposent dans
des râteliers, avec le goulot en bas.
Alors le dégorgeur se met à l'ouvrage. Il dégage
avec beaucoup de soin le bouchon, que le gaz chasse
30 ensuite. Tout le sédiment l'accompagne, et aussi
une petite quantité de vin.
Ensuite vient le dosage. Le dégorgeur ajoute un
154 Çà et Là en France
peu de sucre ou de cognac, selon le lieu de destination
du vin. Les Anglais, par exemple, aiment un vin sec.
D'autres nationalités préfèrent un vin doux.
On perd beaucoup de vin, parce qu'un grand nombre
5 de bouteilles se cassent pendant la seconde fermenta-
tion. La perte moyenne est de six ou sept pour cent. Il
arriva même, dans une saison, que la perte fut si grande,
que plus de la moitié des bouteilles sautèrent.
Il ne fallut pas longtemps aux Bartletts pour aller
io de Reims à Paris. Ils n'y restèrent que deux ou trois
jours, pour faire quelques emplettes, et pour dire adieu
aux charmants amis de la pension.
Et quelques jours après, emportant dans leurs cœurs
de très doux souvenirs de la terre de France, M. Bart-
15 lett, Henri et Albert se trouvaient sur le pont du
navire qui les ramenait à leur pays. Ils dirent alors un
dernier adieu à ces rivages hospitaliers, qui peu à peu
disparaissaient à leurs yeux.
EXERCISES
Pages 5 to 9
i. La visite de la douane française était-elle aussi minu-
tieuse que celle de la douane américaine? 2. Où les voya-
geurs arrivèrent-ils? 3. Pourquoi M. Bartlett voulait-il
descendre à une pension? 4. Qu'est-ce que le garçon leur
apporta le lendemain matin? 5. Pourquoi Henri était-il
consterné? 6. Que faisait le concierge? 7. Pourquoi
faut-il tâcher d'être dans ses petits papiers? 8. Que faut-il
dire au concierge quand on sort tard le soir? 9. Qui
choisit-on pour le poste de concierge? 10. Comment
nettoie-t-on les rues de Paris?
Pages 9 to 15
1. The man was raising an iron plate from the side-
walk. 2. I see a pipe mounted on rollers. 3. Albert did
not like the irregular line that the roofs of American houses
make. 4. At those little pagodas at the street corners, they
sell newspapers. 5. The kiosks, restaurants in the parks,
etc., yield the city a large income. 6. On the Champs-
Elysées are found amusements for everybody. 7. It is
tiresome to climb to the top of the great arch. 8. The old
man told her about his campaigns with Napoléon. 9. The
pavement is good; it is like the floor of a room. 10. The
woman at the ticket office did not give me back enough
change.
Pages 15 to 20
1. Comment le directeur a-t-il puni le chef de gare?
2. Pourquoi y avait-il des chaises le long des trottoirs de
l'avenue? 3. Pourquoi le sergent de ville venait-il d'arrêter
un chauffeur? 4. Que lui fit-il savoir? 5. Comment se
faisait-il que l'obélisque était à Paris? 6. Qui défendirent
le roi pendant la Révolution? 7. Que contient le Louvre?
i55
156 Çà et Là en France
8. Que fit le Baron Haussmann? 9. Pourquoi les enfants
voulurent-ils rentrer à la pension? 10. A quoi servaient les
billets que M. Bartlett venait de prendre dans la salle
d'attente?
Pages 20 to 23
1. When an omnibus is full the conductor does not
allow any more persons to enter until some passengers hâve
alighted. 2. I like to be on top of the omnibus, because I
hâve a good view of the streets. 3. It costs three sous for
a place inside. 4. We had six courses for luncheon.
5. There were people of many nations at the table. 6. A
young soldier sometimes came to dine with his mother.
7. The boys thought that they were in a private house.
8. Henry listened to the conversation, but found it con-
fusing. 9. Under the name of the street was a number.
10. His father told him that Paris is divided into twenty
districts.
Pages 23 to 28
1. Que fait-on à la mairie? 2. Que voulaient acheter
les enfants? 3. Racontez l'histoire du jeune anglais qui
cherchait une boîte aux lettres. 4. Où trouve-t-on pres-
que toujours une boîte aux lettres? 5. Quels sont les
devoirs de la "brigade des garnis?" 6. Pourquoi M. Bart-
lett dut-il aller au bureau de Police à Leipsic? 7. Que lui
serait-il arrivé s'il n'était pas allé? 8. Que voit-on dans
la rue de la Paix? 9. Que voulaient acheter les voyageurs?
Pages 28 to 31
1. I do not like this store; it is so crowded and the pas-
sages are so narrow. 2. The clerk took the customers to a
desk behind which was seated a man with a long beard.
3. The cashier said, "Thank you, sir," and accompanied his
words with an amiable smile. 4. I remember perfectly the
queer little holes in the wall and the tables along the front
of the shop. 5. It amused the boys to see the people pick
up the underclothes. 6. The cakes in the pastry shops
looked so attractive, that the Bartletts bought some.
7. How imposing the proprietor and his wife look, seated on
Exercises 157
their high seats! 8. You did not answer me when I asked
you why there are white sheets on the walls of that but-
cher's shop. 9. We are not in the oldest quarter of Paris.
10. Why! one would say that we are on an island.
Pages 31 to 35
1. Comment l'île de la Cité est-elle amarrée à la terre
ferme? 2. Que fait le nain Quasimodo? 3. Comment
les enragés s'efforcent-ils de démolir la porte de l'église?
4. Comment Quasimodo chasse-t-il la foule? 5. Qu'ex-
pliqua M. Kérouan aux enfants? 6. Comment les vingt-
cinq années de service militaire sont-elles réparties?
7. Qu'éprouvent les soldats les uns pour les autres?
8. Que fait le soldat immédiatement après le son du
clairon? 9. Que fait-il après le café? 10. De quoi se
composent généralement ses repas?
Pages 35 to 38
1. At eleven o'clock the soldier goes down to perform
some unpleasant task. 2. It is nine o'clock and ail the
men are in the barracks, ready to go to bed. 3. We
think that what you hâve just told us is very interesting.
4. The French soldier understands that he is not fighting
for a king, but for his native land and for himself. 5. I
shall not tell you anything about the sewers now; you will
know more about them later. 6. They had to wait a
long time before they were allowed to go down the steps to
the little cars. 7. In the sewers are many tubes, wires
and pipes. 8. The gas pipes and the electric light wires
are laid under the sidewalks. 9. The travelers were
carried through the sewers in electric cars and in small
boats. 10. I should not like to lose my way in the sewers ;
it would be very dangerous.
Pages ^8 to 42
1. Racontez-moi l'histoire de l'homme perdu dans les
sables mouvants. 2. Qu'est-ce que c'est que "l'heure
de la verte?" 3. Comment reconnaît-on les Américains?
4. Que sont les "Bouillons Duval" et les "Bouillons
158 Çà et Là en France
Boulant?' ' 5. Que voulait dire le chiffre sur la sou-
coupe? 6. Où peut-on manger bien et à un prix modique?
7. Qu'est-ce que c'est que la Marne? 8. Que virent-ils
près de la rivière? 9. Qu'avait promis M. Bartlett à
ses fils? 10. Que venaient de faire Albert et Henri?
Pages 42 to 47
1. The Eiffel Tower is higher than any other build-
ing in the world. 2. A lady has just corne out of a milli-
ner's shop; her dog is wearing a coat and little button
shoes. 3. Do you not find it strange that a dog should
wear a nightshirt and carry a handkerchief ? 4. The Bart-
letts visited the Paris Stock Exchange, where they saw a
crowd which made much noise. 5. There are not many
brokers, but each one pays an enormous price for his seat
(place). 6. 1 like to visit muséums, but I also like to spend
a part of each day in the open air. 7. That barber who is
standing under the bridge has not a very large stock in
trade. 8. That poodle does not want to let himself be
clipped. 9. They used to see many fishermen leaning over
the parapets. 10. Do you know where they get worms?
Pages 48 to 51
1. Pourquoi le vieillard achetait-il des livres chez le
bouquiniste? 2. Que faisaient les Bar tletts par les grandes
chaleurs? 3. Comment le stoppeur raccomode-t-il les
trous? 4. Que fait le Président? 5. Quelles sont les armes
spéciales? 6. Décrivez la charge des cuirassiers. 7. Que
firent M. Bartlett et ses fils le soir?
Pages 52 to 55
1. The boys said that they did not see any cabs on the
boulevards. 2. The two men were at 25 paces from each
other and exchanged four bullets. 3. I think that if a cow-
boy were to fight a pistol duel somebody would be wounded.
4. I shall tell my friends about some of the queer occupa-
tions that there are in Paris. 5. The night gatherers pick
up many things that other people hâve thrown away.
6. The work of the awakeners is very hard, because they begin
Exercises 159
at two in the morning. 7. The "guardian angel" must be
brave, strong and honest, but he does not receive large
wages. 8. Chapellier bought refuse bread from many
places, and sold it at his stall in the Halles.
Pages 55 to 58
1. Que vendent les marchands de "nourriture en vieux?"
2. Pourquoi les "gargo tiers" louent-ils de la belle viande?
3. Quel arrangement Guillaume Van Dorn a-t-il proposé à
M. Bartlett? 4. Décrivez le petit appartement du Quartier
Latin. 5. Quelle sorte de boutiques trouvait-on dans la
rue de la Gaieté? 6. Décrivez le restaurant dans cette rue.
7. Que font les anciens à l'Ecole des Beaux-Arts? 8. Que
firent les anciens au Turc? 9. Où le mirent-ils à la fin?
Pages 59 to 61
1. The Hungarian daubed the Frenchman with a brush
dripping with blue paint. 2. The boys had to get up early
because they had no servants and there was much to do.
3. One of them made the beds and cleaned the rooms;
the other one went to get water and to buy food for break-
fast. 4. I hear the rustling of a broom and the street
cries, which are beginning. 5. There is a milk dealer who
is passing through the alley with his goats. 6. If you want
to take a bath, a man brings hot water and a bathtub to
your room. 7. That evening they dined at a small restau-
rant where there was not much room. 8. This garden
contains Roman ruins; statues and columns line the paths.
9. Do you know that once a crime was committed in one of
the vaults?
Pages 62 to 66
1. Que contenaient les casques des deux jeunes nobles?
2. Que voyaient souvent les enfants dans les musées?
3. Que trouve-t-on à Sceaux? 4. Comment parvient-on
aux restaurants? 5. Que faisaient les enfants dans la cour
de l'école de vacances? 6. Que portent les écoliers? 7. Où
trouve-t-on des colonies d'enfants? 8. Font-ils de longs
voyages? 9. Qu'écrivit la petite fille à Saint Dié?
i6o Çà et Là en France
Pages 66 to 68
i. Mr. Bartlett called on the principal of a school where
he had studied during his childhood. 2. The boys liked
him because he was jovial and told them stories. 3. In the
French lycées and collèges "there are day pupils and boarders.
4. Ail the pupils of the same division prépare their lessons
in a common study hall. 5. The usher will examine you
before you pass into the class room. 6. You are supposée! to
pay according to your means. 7. If you are very poor, they
(one) will excuse you from payment. 8. The French girls
often make very good cashiers and bookkeepers. 9. As the
poor children hâve not much to eat, the city gives to each
scholar a bowl of milk and a plate of hot méat.
Pages 69 to 72
1. Qui était le garçon accompagné d'un prêtre? 2. Com-
ment et où reçoit-il son instruction? 3. Que portait
l'ouvreuse? 4. D'où venaient les bruyants applaudisse-
ments? 5. Comment Albert tira-t-il Henri de son sommeil?
6. Arrivé dans la rue, que fit Henri? 7. Que vit Albert
à l'intérieur du fiacre? 8. De quoi Henri se chargea-t-il?
9. Décrivez les bâtiments des Halles. 10. Quand les
provisions arrivent-elles?
Pages 72 to 76
1. It is évident that you hâve profited by what your
friend has told you. 2. In the market are différent kinds
of fruit that corne from a distance. 3. The teamsters were
drinking their coffee with a relish, after a long drive through
the night (night drive). 4. I am a little abashed because I
am the only unoccupied person in the crowd. 5. The boys
asked how it happened that there were pictures of hunters
and automobiles on the apples. 6. We like to look at the
flowers that cover the sidewalk and hide it from view.
7: The woman had a dog who helped her to pull the cart
up the steep ascent. 8. The carts looked very nice because
they were lined with ferns. 9. Many years ago they sold
old clothes in that curious nook. 10. The merchant un-
hooked a garment from a nail.
Exercises 161
Pages 77 to 80
1. Que fit le cocher qui conduisit les garçons au Musée
Cluny? 2. Qu'est-ce que le cocher parisien aime à faire?
3. Quelle est la grandeur du Bois de Boulogne? 4. Qui est-ce
que les garçons ont vu dans le Bois? 5. Comment le Bois
était-il autrefois? 6. Qu'étaient autrefois le Pavillon
d'Armenon ville et le Café Madrid? 7. Quelles sortes
d'arbres y a-t-il dans les rues de Paris, et combien coûtent-
ils? 8. Que font les arbres avec le gaz qu'exhalent les
êtres humains? 9. Pourquoi la plupart des arbres du Bois
sont-ils à peu près de la même grandeur?
Pages 80 to 83
1. My father took me to a muséum one day, where
there were many treaties and other documents. 2. One
letter was written by General Drouot; the boys r.emembered
that that was the name of the son-in-law of their hostess.
3. Paris was not always so beautiful and clean as it (she) is
now. 4. The people used to plunge their hands into the
mass of méat and fish that was on the table. 5. I believe
that some people even licked their fingers and wiped them
on the tablecloth. 6. A dinner where one has only an
egg and half a herring is a meager repast. 7. The convicts
had to go on foot to the prisons, and wore chains and steel
collars while walking. 8. At night they slept in sheds and
barns. 9. Each convict now wears a ring around his ankle
and is fastened to another man. 10. The convict who has
been retaken is beat en with a whip.
Pages 84 to 87
1. Comment le forçat, tailleur de son métier, s'est-il
évadé? 2. Qu'est-ce que c'est que l'Hôtel des Invalides?
3. Que trouve-t-on dans le musée d'artillerie? 4. Décrivez
la tombe de Napoléon. 5. Que savez-vous de la jeunesse
de Napoléon? 6. Quel était son naturel? 7. Que sentirent
les enfants à la vue des tableaux de Raphaël? 8. Qu'a dit
Albert des peintures de Vinci? 9. Quel était le naturel de
Léonard dans sa jeunesse?
IÔ2 Çà et Là en France
Pages 88 to 91
1. The children thanked the viscount for his invita-
tion to visit his apartment. 2. They saw the bullet that
wounded his granduncle. 3. An Austrian ofhcer was about
to kill General Drouot, when an artilleryman struck down
the officer. 4. There were also pistols, spurs and spy-
glasses that had belonged to great men. 5. My dear boys,
you will be happy to learn what I am going to tell you.
6. I hâve just hired an automobile to make a tour through
France. 7. The Panhard was strong, fast and a good hill-
climber. 8. The travelers did not pay for the repairs, but
the gasoline and oil were at their expense. 9. Henry wanted
to know why the employée was poking around in the peas-
ant's wagon. 10. As we are leaving Paris, we are not
obliged to pay a duty on the gasoline in our tank.
Pages 92 to 95
1. Lesquelles sont meilleures, — les routes aux environs
de Paris, ou les routes nationales? 2. A quoi servait le
tas de pierres au bord de la route? 3. Où demeurait le can-
tonnier? 4. Quelles sont les trois classes principales de
routes françaises? 5. Quel est le mauvais du système
américain? 6. Que virent les voyageurs près de leur
hôtel à Rouen? 7. Décrivez la cathédrale. 8. Que
voyait-on en entrant sous la grande voûte? 9. Pourquoi
les enfants furent-ils contents? 10. Comment maintenait-
on droite une des vieilles maisons?
Pages 96 to 99
1. Joan of Arc had infinité trouble in having herself
presented to the king. 2. She fought the English, but at
last they succeeded in making her prisoner. 3. The Bart-
letts went to Boulogne to see the light car race. 4. Will the
race ever begin? It seems impossible, for the course is ob-
structed with cars. 5. Why do the drivers scream and
gesticulate to those who are in front and behind them?
6. Boillot has just made the first circuit and has passed
Marne. 7. What is the matter with that car? There is a
Exercises 163
rumor that one of the crankshaft bearings has burned out
(melted). 8. They change the tires very quickly. 9. Boil-
lot's skill is marvelous; he drove his car on the grass and
passed Mathis without slowing down a bit. 10. That
man's car skidded at a turn and was smashed; fortunately
he escaped safe and sound.
Pages 100 to 104
1. Décrivez l'arrivée des bateaux de pêche. 2. Que
font les femmes? 3. Que remarquèrent les enfants au bord
de la route? 4. A quoi servait l'écriteau? 5. Pourquoi
est-il avantageux d'être sociétaire du Touring-Club de
France? 6. Pourquoi M. Bartlett voulait-il faire halte?
7. Où avait-il passé la nuit? 8. Que fit M. Bartlett en
entrant dans l'auberge? 9. Pourquoi M. Ameline était-il
content? 10. De quoi se composait le repas à l'auberge?
Pages 104 to 109
1. As it looks like rain, I think that we shall spend the
night at the inn. 2. What are those women doing? They
are washing clothes in the river. 3. I see something that
resembles a pièce of a bridge. 4. If you hâve difnculty in
getting your bearings, you will often lose time. 5. I sus-
pect from his sly smile that the urchin is playing me a
trick. 6. The French peasants are very economical and
are no t al ways thinking of amusing themselves . 7 . The peas-
ants used to keep their money sewed in a mattress, or even
in a stocking. 8. One sometimes sees curious crosses at the
crossroads in Brittany. 9. The use of that device puzzled
them.
Pages 109 to 113
1. Avec qui les voyageurs s'entretenaient-ils souvent?
2. Donnez la description d'un hameau breton. 3. Quel
est le costume des paysans bretons? 4. Les paysans
bretons sont-ils polis? 5. Comment prépare-t-on les sar-
dines? 6. Pourquoi faut-il des huttes de refuge sur
la presqu'île de Quiberon? 7. Pourquoi les Bartletts
allèrent-ils à Carnac? 8. A quoi servaient les menhirs
164 Çà et Là en France
et les dolmens? 9. Quelle est la grandeur des pierres?
10. Racontez-moi une ou deux légendes à propos de ces
monuments.
Pages 113 to 117
1. The woman saw a car coming and closed the gâte;
the driver gave her a fee, and she smiled and opened the
gâte. 2. In some parts of France they saw women working
in the fields. 3. I think that there must be a riot. 4. The
firemen hâve a rire engine that is not very complicated.
5. I saw some women who were doing their laundry work
in front of their houses. 6. It looked strange to see a man
perched on a scaffolding, sawing wood. 7. Why does one
only rarely see isolât ed houses in the country in France?
8. There are many trees lining the roads on which we drive.
9. If I were taking a walk in the country and (if) I saw large
plums on the trees, I should eat some.
Pages 118 to 122
1. Où les époux se rendirent-ils et pourquoi? 2. Pour-
quoi Henri était-il content de ne pas être français? 3. Que
voulaient voir les enfants? 4. Décrivez les chambres de
l'école de campagne. 5. Que portaient les écoliers?
6. Pourquoi un buisson sec était-il perché sur un mur?
7. Décrivez la cérémonie après la récolte des foins et du
blé. 8. Décrivez la vie d'un laboureur français. 9. Où
les Bartletts préféraient-ils descendre? 10. Que rirent les
comédiens ambulants?
Pages 122 to 126
1. Pourquoi les voyageurs se lèvent-ils de bonne heure?
2. Comment se fait la plupart du fauchage et du ratissage?
3. Comment les paysans d'une certaine région affilent-ils
leur faux? 4. Qu'est-ce qui faisait toujours grand plaisir
aux enfants? 5. Que firent le berger et les brebis le soir?
6. Comment le conducteur des bœufs portait-il son pain ?
7. Qu'est-ce qui se trouvait à l'une des extrémités des
râteaux? 8. Que virent les Bartletts près de Tours?
9. Décrivez la demeure de la vieille femme. 10. A quoi
sert le long coffre?
Exercises 165
Pages 127 to 131
1. One can hâve a dwelling in the city of caves for forty
francs. 2. There are not so many marshes in the Landes
as formerly. 3. The flocks of sheep were wandering on
the heath; they were guarded by shepherds who walked on
stilts. 4. The men and women become skillful in making
use of them. 5. Their host told them that the season of the
vintage was very gay. 6. While they are working for me,
I feed and I lodge my workers. 7. It is evening, and the
workers are seated at a long table; they are eating a simple
but hearty meal. 8. I like the warm and delicious smell
that cornes from the crushed grapes. 9. Who lives in
that queer little hut covered with clods of earth? 10. I
cannot live a long time in a city, for I shall be seized (taken)
with homesickness for the woods.
Pages 131 to 135
1. Comment fait-on le charbon de bois? 2. De quoi
confectionne-t-on les sabots? 3 . Que font le premier ouvrier
et le second ouvrier du sabotier? 4. Que fait le patron
quand il a achevé les sabots? 5. Quand il n'y a plus
d'arbres dans une clairière, que fait le sabotier? 6. Décri-
vez Andorre. 7. Que firent les Bartletts après avoir quitté
Tarascon? 8. Qu'est-ce que c'est qu'une "course?"
9. Où attache-t-on la cocarde? 10. Que fit le taureau?
Pages 135 to 139
1. If the companions of the young man had not at-
tracted the attention of the bull, the brave fellow would not
hâve seized the cockade. 2. The people of the south of
France will not be able to offer you anything as funny as
that in every city. 3 . He will tell us where we shall see as
funny a spectacle as a "course." 4. You hâve aroused our
curiosity, and we shall go to St. Chamas. 5. When.they
knew at what time the joust began, they hired a boat and
went to the place. 6. The steersman encouraged the row-
ers to row with ail their strength. 7. At the moment that
the boats passed each other, they did not roll. 8. The
combatant raised his lance and aimed at the shield of his
i66 Çà et Là en France
adversary; with a crash of wood he fell into the water.
g. With our strong field glasses we could see the fellow who
had just fallen into the water. 10. The trained pigs sniff
the ground and find the places where there are truffles.
Pages 139 to 142
1. Que portent les bergers des Causses? 2. Décrivez les
demeures de ces bergers. 3. Comment se fait le fromage
de Roquefort? 4. Où M. Bartlett trouva-t-il ses fils à
Figeac? 5. Que faisait le chien du fabricant de clous?
6. Pourquoi le fabricant employait-il des chiens? 7. Que
faisait le tambourineur de Figeac? 8. Que faisait le bou-
langer de la petite ville de Provence? 9. Comment le
boulanger tient-il ses comptes avec ses clients? 10. Que
porte-t-il suspendu à sa "ridelle?"
Pages 142 to 147
1. When I paid the baker, he entered the kitchen and
threw the sticks into the fire. 2. I thought that the man
was exaggerating when he said that I should see more flowers
there than any other place. 3. What did they see on the
floor of a room in the perfumery factory? 4. A man has
charge of the room in which are jars of pure essences of
flowers. 5. Henry smelled the pure attar of roses, but said
that it was worse than the exhaust of an automobile.
6. I enjoyed a magnificent view from the road that takes
you to Menton. 7. They halted at a place where Albert
wanted to take a photograph. 8. The sergeant told the
boy that he would take him to the commandant, if he saw
him take a photograph. 9. I came to Menton in winter
and saw it in ail its splendor. 10. The Italian customs
ofncers noted many things about the automobile and its
motor.
Pages 147 to 154
1. Que virent les Bartletts à Suse? 2. Qu'est-ce que
c'est que la route du Stelvio? 3. Qu'est-ce qui est ar-
rivé au monsieur qui voulait passer par le Stelvio? 4. Pour-
quoi Napoléon a-t-il tracé la route du Simplon? 5. Com-
Exercises 167
ment les Français sont-ils plus raisonables que les Suisses ?
6. A quoi servent les galeries en briques et en pierres sur
les routes de montagnes? 7. Quelles reliques trouvent-on
dans l'hospice du Mont Cenis? 8. Que pouvez- vous me
dire à propos de Rheims? 9. Quelle légende raconte-t-on
sur le vin de Champagne? 10. Comment le vin de Cham-
pagne se fait-il? n. Que fait le dégorgeur? 12. Pourquoi
est-ce que l'on perd beaucoup de vin?
NOTES
Page 5
14. fit venir: sent for.
18. impériale à rebord grillé: a top with a railing round it.
20. chez nous: at home i.e. in the United States).
23. cela ne se fait pas: that is not done.
Page 6
21. vers les sept heures: towards seven o y clock.
29. il y a juste de quoi mourir de faim : there is barely enough
to keep us front dying of hunger.
30. tu t'y feras: see se faire à in Voc.
Page 8
16. d'être dans ses petits papiers: to be in his good grâces,
to stand well with him.
20. qu'il vous arrive: y ou happen to.
21. ce sont vos lettres qui s'égarent: your letters may hap-
pen to go astray.
31. premier venu: the first corner, the first one who happens
along.
Page 9
15. j'y suis: see y être in Voc.
15. il ouvre la prise d'eau: he is turning on the water.
16. il vient de jeter: he has just thrown.
Page 11
18. Marie de Médicis: queen of France (1573-1642), wife
of Henry IV.
24. se vendent: are sold.
Page 12
14. Daudet, Alphonse (1840-1897): the French Dickens,
great writer of the realistic school. Unlike other writers of
his time, who chose to dwell mainly upon the abnormal and
répulsive, he preferred to depict the kindly and lovable as-
pects of human nature.
16. colonel Jouve: the principal character of le Siège de
Berlin.
27. retraite de Moscou: the French under Napoléon I took
possession of Moscow, the former capital of Russia, in 181 2;
169
170 Çà et Là en France
they expected to winter there, but the Russians burned the
city. Then began the disastrous retreat of the French army.
Page 13
7. il a fallu cinq années: five years were required.
Page 14
4. se firent conduire : had themselves driven.
27. en me traitant de voleur: see traiter de in Voc.
28. de retour chez moi: on my return home.
Page 15
11. qu'on est soucieux: how careful they are.
Page 16
8. fit savoir: see savoir in Voc.
13. Louis XVI: grandson and successor of Louis XV. He
was condemned by the Convention and was beheaded, Janu-
ary 28, 1793.
13. Marie-Antoinette (1 755-1 793): daughter of the emper-
or Francis I of Austria became the wife of the Dauphin
(1770), who afterward reigned under the name of Louis XVI.
October 16, 1793, she was beheaded.
15. dans les airs = dans l'air.
27. c'en était fait de lui: it was ail over with him, he was
done for.
32. Robespierre: Maximilian Marie Isidore Robespierre
(1 758-1 794) was one of the leaders of the revolutionists. He
was indentified with the Reign of Terror, but was finally over-
thrown in the Convention, arrested, and put to death.
Page 18
6. Tuileries: the palatial résidence of the French kings,
burned by the Commune in May, 187 1.
24. plus . . . plus: the more . . . the more.
Page 19
4. NapoléonlII: Charles-Louis-Napoléon Bonaparte (1808-
1873), son of Louis Bonaparte, king of Holland, was elected
président of the French Republic, December 10, 1848. By
the Coup d'Etat of December 2, 1851, he made himself dic-
tator. December 2, 1852, he proclaimed himself emperor
under the name of Napoléon III. September 1, 1870, he
surrendered his army to the Germans at Sedan. He was de-
posed by the National Assembly, and remained a prisoner of
war in Germany until the close of the Franco-Prussian war,
when he retired to Chiselhurst, where he died.
4. Baron Haussmann (1809-1891): celebrated for the
great public works that he undertook for the beautification
and enlargement of Paris.
Notes 171
17. la Madeleine : a famous church in the Rue Royale,
begun under Louis XV in 1764, but not finished until 1842.
19. avaient l'estomac au talon: were ravenously hungry.
Page 21
12. s'ils n'en ont pas: if they hâve none; see en in Voc.
Page 22
17. une maison particulière: a private house.
30. qu'on l'interrompît: subjunctive after se fâchait, a verb
expressing émotion.
30. nul ne pensait . . . qu'une autre personne commençât:
penser in the négative requires the following verb to be in the
subjunctive.
Page 23
12. arrondissement: a territorial and administrative divi-
sion, with a sub-prefect at the head.
23. par contre : see contre in Voc.
Page 25
9. ils voulaient . . . donner de leurs nouvelles: they wanted
to send word to (write to).
18. dis donc: say.
27. à ce qu'il paraît: as it wonld seem.
Page 26
7. lettre recommandée: registered letter.
Page 27
13. "brigade des garnis": "lodgings brigade.^
Page 28
14. mis à l'amende: see amende in Voc.
30. ce magasin ne me plaît pas trop : / do not care for this
store very much.
Page 29
9. lut sur une feuille de papier: read front a sheet of paper.
Page 30
2. vêtements de dessous: see vêtement in Voc.
31. la Cathédrale de Notre-Dame (de Paris): the oldest of
French Gothic Cathedrals (1 163-1230); a very fine spécimen
of Gothic architecture. This church was built on the site of
the ancient Merovingian cathedral, which in turn had re-
placed a pagan temple.
Page 31
30. Victor Hugo (1802-1885): a great French poet and
novelist. He was popular with the common people because he
sang of the spirit of justice and liberty. Among his prin-
cipal novels are: Notre-Dame de Paris, les Travailleurs de la
Mer and les Misérables.
172 Çà et Là en France
32. que les gens ont Pair petits: how tiny the people look.
Page 32
9. qui lui en veut: who has a grudge against her.
12. Quasimodo: one of the characters in Notre-Dame de
Paris.
20. lâche prise: lets go.
Page 33
8. comme: as it were.
Page 34
12. train des équipages: a division of troops, whose duty
is to attend to the transportation of the gênerai equipment of
the army.
26. défaire son lit: throw back his beddothes to air.
29. "quart de jus": slang, "ration of juice".
Page 35
9. "rata": slang for potatoes.
10. "boule de son": slang, "bail of bran".
22. permission de minuit: permit to stay oui until midnight.
33. que vous venez de nous raconter: see note on p. 9,
I.16.
Page 36
8. quelque peu: somewhat, perhaps a little.
28. je lisais précisément : / was just reading.
Page 37
1. Châtelet (le Grand): a fortress in Paris, later the center
of its judicial System. As a prison it was notorious for cruel
treatment of its prisoners. It was removed in 1802, and the
site is now the Place du Châtelet.
Page 38
14. qui va précisément: which fits exactly.
Page 39
22. "l'heure de la verte": "the hour of the green (drinkY';
probably because so many of the Parisians take absinthe
(which is green) as an appetizer at that time.
Page 40
4. quoique: takes the subjunctive.
14. restaurants à la carte: restaurants where the dishes are
ordered from a MU offare.
Page 41
29. ses conseils: (hère) = son conseil.
Page 42
21. de nous faire faire: to hâve us make.
25. de manière que: so that.
26. nous en savons assez long: we know enough about it.
Notes 173
Page 45
1. de chez: (hère) = de V établissement de.
4. il ne faut pas . . . surprenne : falloir with que takes the
subjunctive.
15. il va même quelquefois jusqu'à porter: he even goes so
far sometimes as to wear.
Page 46
4. croyez-vous qu'il y ait : croire in the interrogative takes the
subjunctive.
Page 47
12. combien pour faire la barbe: see barbe in Voc.
19. Mimis et Fifis: popular names for pet dogs.
Page 48
25. par les grandes chaleurs : during the very hot weather.
25. ils montaient dans: they used to take.
31. cela ne lassait pas d'amuser: it never failed to amuse.
Page 50
6. au beau milieu de : right in the middle of.
7. faire mettre : cause to be put, hâve put.
9. fit voir l'habit à la bonne : ha d the maid look at the coat.
28. elles aussi: emphatic, they too.
Page '51
23. ce sont maintenant: now corne.
24. dans une poussière d'or: lit. in a dust of gold, i.e. glitter-
ing like gold.
26. ils ont été se masser = ils sont allés, etc.
28. sur nous: at us.
29. sec: (here)= quick.
Page 52
6. veut= decrees.
16. avait grand' peur que .... ne se fissent mal: avoir
peur is an expression of émotion requiring the following verb
to be in the subjunctive.
Page 53
19. mis hors de combat: see mettre in Voc.
32. le jour des "Grandes Eaux": lit. the day of "Great
Waters", i.e. the day when the water is turned on so as to
allow the fountains to play.
Page 54
3. tout au plus: at the very most.
7. par une soirée de pluie : one rainy evening.
9. il tenait ce récit du: he had this story from.
Page 55
20. pain au rebut: refuse bread.
174 Çà et Là en France
Page 56
23. L'Ecole des Beaux-Arts: founded in Paris in 1785.
The pupils (between the âges of 15 and 30), are admitted,
after an examination, into one of the sections for instruction
either in painting, sculpture, architecture or engraving.
Page 57
15. en haut: up.
18. meubles d'occasion: see occasion in Voc.
Page 58
5. c'eût été: it would hâve been.
Page 59
20. café au lait: coffee with milk {in it).
Page 63
2. Mona Lisa: Leonardo da Vinci's greatest painting.
3. Léonard da Vinci: a Florentine (145 2-1 5 19). Da Vinci,
Raphaël and Titian, were three of the greatest painters that
ever lived.
4. Raphaël (Sanzio): a native of Urbino (1483-1520). He
left many masterpieces, among them the Sistine Madonna
(Dresden), the Madonna délia Sedia, the Madonna del Gran-
duca (both in the Pitti Palace, Florence), and many other
madonnas and portraits.
5. Titien: Titian (Tiziano Vecelli, 147 7-1 5 76), the greatest
of Italian colorists, and the chief of the Venetian school.
Among his masterpieces are the portrait of Francis I, Jupiter
and Antiope, the Man with the Glove (ail in the Louvre), and
the portrait of Charles V (Prado, Madrid).
15. il n'en est pas de même pour: it is not the same with.
19. font un plus grand cas de : value more highly.
23. "restaurants Robinsons": the référence hère is to
"The Swiss Family Robinson", a popular book in France.
Page 64
17. faisaient courir: were rolling.
Page 65
12. y compris: included.
16. à tour de rôle: see rôle in Voc.
20. est tenu de faire: is obligea to keep.
Page 66
15. qu'en ce qu'ils sont: except that they are.
Page 67
10. le cas échéant: lit. the case occurring, i.e., if it should
become necessary.
24. soit .... soit: either . ... or.
31. à vrai dire: see dire in Voc.
Notes 175
Page 68
26. de chez eux: front home.
Page 69
6. dont les parents sont dans l'impossibilité absolue : whose
parents are absolutely unable.
12. que: omit in translating.
22. tout petit = très petit.
29. à ce qu'il ne se fasse pas mal : that he may not hurt him-
self.
Page 70
26. de la fausse : monnaie is understood.
Page 71
31. il en trouva un: omit en in translation.
Page 72
13. à ce qu'elle m'a dit: from what she told me.
25. dès la veille au soir: as early as the evening of the day
before.
26. au point du jour: see point in Voc.
27. marchands en gros: wholesale merchants.
Page 73
I. du nouveau: something new.
Page 74
24. donne sur le fruit: see donner in Voc.
Page 76
14. tant bien que mal: as well as one can (somehow or
other).
18. montraient la corde: see corde in Voc.
22. de nos jours: in our day.
Page 77
8. ferons une promenade en voiture : see faire in Voc.
II. drôles de pistolets: see pistolet in Voc.
14. Musée Cluny: a very fine muséum in Paris in the gar-
den of which are Roman ruins. It contains a magnificent
collection of sculptures, bronzes, ivories, enamels, china, etc.
Most of the objects belong to the XIV, XV and XVI centuries.
17. fit un long récit: told a long story.
17. s'était fait mal au pied: see faire in Voc.
17. qu'il lui en fallait avoir grand soin: that he had to take
great care of it.
27. à l'heure: by the hour, — meaning thereby that he was
taking the cab by the hour, and not simply to go to one place,
where he would dismiss the vehicle.
Page 78
4. n'eurent plus d'ennui: had no more trouble.
176 Çà et Là en France
13. faisant la sourde oreille : turning a deaf ear.
19. près de: (here)= presque.
Page 79
9. François I: king of France (1494- 154 7). He began to
reignini5i5.
14. mais : (hère ) = whyï
31. et moi: and in my turn.
Page 80
11. comment cela se fait-il: see faire in Voc.
16. on les fit abattre : they had them eut down.
19. Archives nationales: the archives were deposited in
1808 in the building where they now are. They are divided
into four departments — "the Secrétariat", the "Section His-
torique", the "Section Administrative", and the "Section
Législative et Judiciaire". There are in ail about 400,000
documents, the oldest dating from the Merovingian period.
25. PEdit de Nantes: an edict published by Henry IV
(1598) in favor of the Protestants; it was revoked by Louis
XIV in 1685.
29. Jeanne d'Arc (1412-1431): the liberator of France.
She drove the English from French soil, thus recovering the
coast so long held by England.
Page 81
8. Collège de France: an institution in Paris founded by
Francis I (1530), where a superior and varied éducation under
the most célébrât ed prof essors is given free of cost to ail who
apply.
Page 82
7. mettait à F œuvre: see œuvre in Voc.
Page 83
5. à la nuit tombante : at nightfall.
14. "à temps ' : for a ter m of y ear s.
Page 84
5. tailleur de son métier: a tailor by trade.
Page 86
21. avait une très bonne conduite: was ver y well behaved.
29. le Louvre: a masterpiece of the French Renaissance,
the most stately and beautiful of royal palaces, now used as a
National Muséum. It contains one of the finest (if not indeed
the finest) art collections in the world. It was begun in 1542
under Francis I, continued under Henry II, Charles IX,
Henry IV, and completed by Louis XIV.
Page 87
1. sous certains rapports: in certain respects.
Notes 177
6. nulle part: nowhere.
15. il y a un je ne sais quoi: there is an indescribable sotne-
thing.
20. tu as raison: see avoir in Voc.
Page 88
2. il y a: (hère) = ago.
6. fit: (hère) = said.
Page 90
18. ce que c'est qu'une Panhard: what a Panhard is.
20. à marche rapide : fast.
20. qui fait bien toutes les montées : a good hill-climber.
Page 92
7. que: omit.
Page 93
10. eux aussi: they also (emphatic).
Page 94
21. passer chez: to call on.
Page 95
6. lui: instead of il, for the sake of emphasis or contradis-
tinction.
28. laquelle: who.
29. soit arrivée à se faire: should hâve succeeded in making
herself.
Page 96
26. bien leur en prit : it was well that they did.
Page 97
2. à perte de vue : see vue in Voc.
4. était à échappement libre: i.e. had no muffler; or had the
cut-ou open.
Page 98
24. le bruit courut: the report spread.
Page 99
9. fit preuve : see preuve in Voc.
Page 100
5. en: on.
Page 101
10. si bien que: so that.
24. devait les avertir: was to warn them.
Page 102
12. des yeux: with their eyes.
16. loge à pied et à cheval: lodgings for man and beast.
Page 104
13. le temps semblait à la pluie: see sembler in Voc.
28. en pleine campagne: see plein in Voc.
178 Çà et Là en France
Page 105
13. pour ainsi dire: so to speak.
Page 107
30. placer en fonds : see fonds in Voc.
Page 109
7. cela s'explique: that is explained. The English passive
is sometimes translatée! by the French reflexive construction.
Page 110
15. comme le sont: omit le in translating.
Page ni
3. "Griiss Gott": God greet you, God be with you.
18. font de mauvais coups de filets: make unsuccessful
casts with their nets.
27. à tous les kilomètres: every kilometer.
Page 113
22. bien que: although, takes subjunctive.
Page 114
8. c'étaient: there were.
9. par: (hère) = on.
Page 115
12. bois de construction: see bois in Voc.
32. en indiquant: omit en in translating.
Page 117
25. vous pensez bien : you can easily imagine.
31. aussitôt dit que fait: no sooner said than done.
32. se mirent à ma poursuite : started in pur suit of me.
Page 118
2. et j'eus vite fait de : and il did not take me long to.
Page 119
5. bois naturel: see naturel in Voc.
8. avaient de sept à treize ans: were from 7 to 13 years
old.
12. en âge d'avoir: old enough to hâve.
Page 124
6. il vaut autant faire cela: one might as well do that.
6. long d'un mètre : one meter long.
10. voilà une manière comme une autre: that is one way.
21. quelle que fût: whatever might be.
Page 125
5. à de rares exceptions près : withfew exceptions.
Page 127
4. comprenant: présent participles as such are not inflected;
when used as verbal adjectives they are inflected: see souriants
below, line 20.
Notes 179
Page 132
24. tout d'abord: see abord in Voc.
24. donne .... une forme grossière: gives a rougit for m
(outline ) .
Page 134
8. il va y avoir: there is going to be.
Page 135
6. le plus possible: as much as possible.
14. pour qu'il pût sauter: for him to jump.
Page 136
12. croyez-m'en sur parole: / give y ou my w or à for it.
Page 138
16. j'ai sommeil: see avoir in Voc.
Page 141
10. il lui est permis de: he is allowed to.
Page 142
7. pain moufle; pistolet (1. 9); bâton (1. 9); tresse (1. 12);
chapeau de gendarme (1. 14): names for différent kinds of
loaves of bread, so called on account of their size or shape.
Page 143
15. à quoi servent-elles : what are they usedfor?
Page 144
8. ma foi: upon my word.
Page 146
18. en qualité de soldat français: in my capacity of French
soldier.
21. se remettre en marche: see remettre in Voc.
Page 147
22. tout ce qu'il y a de beau: extremely beautiful.
Page 148
1. la route monte de: omit de in translating.
24. pour comble de malheur: to make matters worse.
Page 150
9. nous autres Français: we French.
11. eux: instead of ils, see note on lui, p. 95, 1. 6.
24. à propos : by the way.
31. une grande Panhard de cinquante chevaux: a big 50
horse power Panhard.
Page 152
18. leurs rues .... forment à elles seules: their streets and
alleys alone form.
Page 154
2. un vin sec: a dry wine, i.e. one with a high percentage
of alcohol and little sugar.
ABREVIATIONS
adj. = adjectîve
adv. =adverb
affirrn. part. = affirmative par-
ticle
CL A = Chef-lieu d'arrondisse-
ment
CLD = Chef-lieu de départe-
ment
cond. = conditional
conj. = conjunction
D = département
dent. pron. = démonstrative
pronoun.
/. = féminine noun
fut.= future
imperf. =imperfect
impers. =impersonal
inipv. = imper ative
ind. = indicative
indef. adj. = indefinite adjec-
tive
indef. pron. = indefinite pro-
interj. = interjection
intr. = intransitive verb
/. =line
m. = masculine noun
n. = note
neg. part. = négative particle
num. = numéral
part. = participle
p. part. =past participle
pers. = person, personal
pl.= plural
poss.adj. = possessive adjective
poss. pron. = possessive pro-
noun
pr.= présent
prep. = préposition
prêt. = prétérit
pron. = pronoun
refl. — reflexive verb
s. = singular
subj. = subjunctive
tr. = transitive verb
voc. = vocabulary
180
VOCABULARY
à, prep., at, to, in, with, on,
by.
abaisser, tr., lower, let down.
abandonner, tr., abandon.
abattre, tr., throw, strike, pull,
eut down.
abîmer, tr., spoil, damage.
abonder, intr., abound.
abord (d' ), first, at first, in the
first place; tout —, first of
ail.
aboutir, intr., end, be at the
end of.
abriter, tr., shelter, shield.
absence,/., absence.
absinthe, /., absinthe, worm-
wood bitters.
absolu, -e, adj ., absolute.
absolument, adv., absolutely;
positively.
absorber, tr., absorb. *
académicien, m., academician.
accepter, tr., accept.
accident, m., accident.
accidentellement, adv., acci-
dentally.
acclamation, /., acclamation,
cheer, shout.
acclamer, tr., cheer, salute.
accompagner, tr., accompany.
accomplir, tr., accomplish.
accord, m., agreement, har-
mony; être — , collect one's self,
meditate.
reculer, intr., draw back, re-
coil.
reçus, prêt. 1 and 2 s . of recevoir,
réduire, tr., reduce.
réfectoire, m., dining hall, re-
fectory.
reflux, m., ebb.
refuse, m., refuge, shelter.
refus, m., refusai.
refuser, tr., refuse, décline.
regagner, tr., regain,
régaler, tr., feast, treat; se — ,
refl. and intr., to treat one's
self.
regard, m., look.
regarder, tr. and intr., look at,
concern.
régime, m., System, rule, gov-
ernment.
régiment, m., régiment.
région, /., région.
registre, m., register.
règlement, m., régulation,
rule.
réglementaire, adj., that re-
lates to régulation.
règne, m., reign.
regret, m., regret.
regretter, tr., regret, miss.
régularité,/., regularity.
réguli-er, -ère, adj., regular.
régulièrement, adv., regularly.
Reims, CL A., Marne D.
rejoindre, tr., join, join again.
rejouir (se), refl., rejoice, be
glad.
relation, /., relation, connec-
tion.
relativement, adv., relatively.
relever, tr., raise, raise up
again, notice,
religieu-x, -se, adj., religious.
relique,/., relie.
remarquable, adj., remark-
able.
remarquer, tr., remark, notice.
remercier, tr., thank, décline.
remettre, tr., put back, remit,
hand over; se — en marche,
to start again.
remise,/., carriage house; de-
livery, discount.
remiser, tr., put in a carriage
house, stable.
remonter, tr., go up again.
rempart, m., rampart.
remplacer, tr., replace.
remplir, tr., fill, fulfi.ll.
remporter, tr., gain, carry off.
rémunéra-teur,-trice, adj., re-
munerative.
rencontre, /., meeting, en-
counter, duel, collision.
rencontrer, tr., meet.
rendre, tr., render, give up; —
visite, pay a visit; se — ,
refl., betake one's self to,
surrender, go to.
renifler, intr., snifï, snuff up
one's nose.
renommé, -e, adj., renowned,
famous.
renoncer (à), intr., renounce,
give up.
renseigner, tr., inform.
232
Çà et Là en France
rentrer, intr., return, corne in.
renversé, -e, part., upset, in-
verted.
renverser, tr., upset, knock
down.
renvoyer, tr., send back, re-
turn.
répandre, tr., shed, spread,
scatter.
réparation,/., repairing, atone-
ment.
réparer, tr., repair, make a-
mends for.
repartir, intr., set out again;
tr., divide, distribute.
repas, m., meal.
répéter, tr., repeat.
répétiteur, m., tutor.
répliquer, intr., reply.
répondre, tr. and intr., answer,
be responsible.
repos, m., rest.
reposer (se), refl., rest, lie
down; intr., to rest.
repousser, tr., push back, re-
pel.
reprendre, tr., take again, take
back, résume.
représentation, /., représenta-
tion, performance.
représenter, tr., represent, ex-
hibit.
reprise,/., répétition, encoun-
ter, recapture; à plusieurs
— s, several times.
républicain, -e, adj., republic-
an.
république,/., republic.
réserve, /., reserve.
réservé, -e, part., reserved.
réservoir, m., réservoir, tank.
résistance,/., résistance.
résolu, -e,p. part, of résoudre.
résoudre, tr., solve.
respecté, -e, part., respected.
respecti-f, -ve, adj., respect-
ive,
respectueu-x, -se, adj., re-
spectful.
respirer, tr. and intr., breathe.
responsibilité, /., responsibili-
ty.
ressembler, intr., resemble; se
— , rejl., be like each other.
resserrer, tr., tighten, bind.
ressort, m., spring.
ressortir, intr., go out again.
ressource, /., resource, expé-
dient.
restaurant, m., restaurant,
reste, m., remainder, scraps;
au — , du — , besides, how-
ever; les —s, the remnants.
rester, intr., stay, remain; en
— , stop, leave off.
résultat, m., resuit.
retaper, tr., do over, put into
good condition.
retardé, -e, part., delayed.
retentir, intr., resound.
retiré, -e, adj., retired, out of
the way.
retirer, tr., draw back, with-
draw, draw out.
retomber, intr., fall back, fall
to, reach.
retour, m., return ; il est de —,
he is back.
retourner, intr., return, turn
back; tr., turn over; se — ,
rejl., turn around.
retraite,/., retreat, retirement;
en — , retired, superannu-
ated.
retroussé, -e, adj., turned up.
réunir, tr., join, connect.
réussir, intr., succeed.
réveil, m., reveille, awakening.
Vocabulary
2 33
réveille -matin, m., alarm clock.
réveiller (se),refl., wake up.
réveilleur, m., one who awak-
ens, awake.
revenir, intr., corne back,
corne to, cost, return.
revenu, m., revenue, income.
revenu, -e, p. part, of revenir.
réverbère, m., street lamp.
reviendra, fut. indic. of reve-
nir.
revoir, tr., see again; au — ,
good-by for the présent.
révolution,/., révolution.
révolutionnaire, adj., revolu-
tionary.
revue,/., review, survey.
Richard Cœur de Lion, Rich-
ard I, king of England.
riche, adj., rich.
ridelle, /., the sides of a cart,
made in the form of a rack.
rien, adv., nothing.
rigole,/., trench, gutter.
rire, intr., laugh.
ris, pr. indic. of rire.
rivage, m., shore, bank.
rive,/., shore, bank.
rivière,/., river.
Robespierre, see note, p. 16,
1. 32.
robinet, m., stopcock, tap.
Rochefort, CL A., Charente
Inférieure D.
rocher, m., rock.
roche u-x, -se, adj., rocky.
roi, m., king.
rôle, m., roll, part, character;
à tour de —, in turn, by
turns.
romain, -e, adj., Roman.
roman, m., novel, romance.
rond, m., circle, round.
rond, -e, adj., round.
ronde, /., round; faire la —,
make the rounds, go around.
rond-point, m., round point,
circle.
ronflement, m., snoring, snort-
ing.
Roquefort, village of Aveyron
D.
roquet, m., pug dog.
rosbif, m., roast beef.
rose,/., rose.
rôti, -e, adj., roast, roasted.
rôti, m., roast, roast méat.
roue, /., wheel.
Rouen, CLD., Seine-Inférieure
D.
rouge, adj., red.
rouillé, -e, adj., rusty.
rouleau, m., roll, roller, coil.
roulement, m., rolling.
rouler, tr. and intr., roll, drive.
roulette,/., caster, roller.
route, /., road, route, way;
grande —, highway; en —,
on the way.
rou-x, -sse, adj., red, red-
haired.
royale, adj., royal,
ruban, m., ribbon.
rubis, m., ruby.
rue, /., street.
ruée, /., rush.
ruelle,/., alley, lane.
ruine,/., ruin.
ruisseau, m., stream, brook,
gutter.
ruisselant, -e, adj., dripping,
streaming.
rural, -e, adj. {pi., ruraux),
rural.
rusé,-e, adj., cunning, crafty,
shrewd.
russe, adj., Russian.
Russie (la), Russia.
234
Çà et Là en France
s', (an abbreviation for se
and also for si).
sa, poss. adj.f., his, her.
sable, m., sand; —s mouvants,
quicksand.
sabot, m., wooden shoe, hoof.
sabotier, m., maker of wooden
shoes.
sac, m., sack, bag.
sache, pr. subj. 0/ savoir,
saillant, -e, adj., projecting.
sain, -e, adj., sound, healthy.
saint, m., saint.
Saint Chaînas, a village of
Bouches-du-Rhône D.
Saint Cloud, small town,
Seine-et-Oise D., near Ver-
Saint Dié, CL A., Vosges D.
Saint-Germain-en-Laye, Seine-
et-Oise D.
Saint Malo, CL A., Ille-et-
Vilaine D.
Saint Michel, St. Michael;
boulevard — — , one of
chief streets of the Latin
Quarter.
sais, pr. ind. 1 and 2 s. of savoir.
saisir, tr., seize, grasp.
saison, /., season.
salade,/., salad.
salaire, m., salary, wages.
sale, adj., dirty, low, coarse.
salé, -e, adj., sait.
salle,/., hall, room;— d'étude,
study hall; — à manger,
dining room; — d'attente.
waiting room; — de classe,
class room, school room; —
de bain, bath room.
salon, m., drawing room, par-
lor, gallery, exhibition.
saluer, tr., salute, greet.
sang, m., blood.
sanglotter, intr., sob.
sans, prep., without, but for;
— que, without; —cela, —
quoi, otherwise.
santé,/., health, toast.
saphir, m., sapphire.
sapeur-pompier, m., fireman.
sarcler, tr., weed.
sarcophage, m., sarcophagus,
coffin.
sardine,/., sardine.
satisfaction, /., satisfaction,
sau-f, -ve, adj., safe, spared.
sauf, prep., except, but, save.
sauté, -e, adj., stewed.
sauter, intr., jump; explode,
burst, blow up.
sauvage, adj., wild, savage.
sauver, tr., save, rescue; se — ,
rejl., escape, run away.
savant, m., scholar, scientific
man.
savoir, tr., know, be informed
of, be acquainted with; faire
— , inform; en — long,
know much about.
savon, m., soap.
savourer, tr., savor, eat or
drink with relish, taste care-
fully.
savoureu-x, -se, adj., savory.
sceau, m., seal.
Sceaux, a little town, about
seven miles from Paris,
scène,/., scène, stage, quarrel.
scie, /., saw.
science, /., science,
scientifique, adj., scientific.
scier, tr., saw.
scieur, m., woodsawer.
scruter, tr., scrutinize.
se, pers. pron., one's self, him-
Vocabulary
235
self, herself, itself, them-
selves.
seau, m., bucket, pail.
sec, sèche, adj., dry.
séchage, m., drying.
sécher, tr., dry.
second, -e, adj., second.
second, m., second, mate, as-
sistant.
secondaire, adj., secondary.
seconde,/., second.
secouer, tr., shake.
secours, m., help, succor.
secret, m., secret,
section,/., section.
sédiment, m., sédiment.
seigneur, m., lord, sir.
Seine (la), /., a French river
and D., consisting of Paris
and its suburbs.
seize, num., sixteen.
séjour, m., stay, sojourn.
séjourner, intr., stay, dwell.
selon, prep., according to.
semaine,/., week.
semblable, adj., similar, alike.
sembler, intr., seem, appear;
— à la pluie, to look like
rain.
semelle,/., sole.
semer, tr., sow, scatter.
sénateur, m., senator.
sens, m., sensé, intellect, mean-
ing.
sensation,/., sensation.
sensé, -e, adj., sensible.
sentier, m., footpath, track.
sentiment, m., sentiment, feel-
ing.
sentir, tr. and intr., feel, smell,
taste.
séparer, tr., separate; se — ,
rejl., part, separate.
sept, num., seven.
sergeant, m., sergeant; — de
ville, policeman, constable.
série,/., séries, list.
serpe,/., billhook.
serpenter, intr., wind, twine.
serrer, tr., tighten, clasp,
squeeze, press; — les freins,
apply the brakes.
service, m., service, attend-
ance, course, duty; — de
table, dinner service; de — ,
on duty, in attendance.
serviette,/., napkin, towel.
servir, tr. and intr., serve, wait
upon, be of service, be in
service; à quoi sert? what is
the use of ? se — , rejl., use,
make use of.
serviteur, m., waiter, servant.
ses, pron. adj. pi., their.
seuil, m., threshold.
seul, -e, adj., alone, only,
single ; tout — , ail alone.
seulement, adv., only, but.
sévère, adj., severe, strict.
sévèrement, adv., severely,
sternly.
si, conj., if, whether, suppose.
si, adv., so, so very, so much;
— fait, yes indeed.
Sibérie (la), Siberia.
siècle, m., century.
siège, m., siège; seat.
siffler, tr. and intr., whistle,
hiss.
signal, m., signal.
signature,/., signature.
signe, m., sign, mark.
signer, tr., sign.
signifier, intr., mean, signify.
silence, m., silence.
silencieu-x, -se, adj., silent.
simple, adj., simple, single.
simplement, adv., simply.
236
Çà et Là en France
Simplon, Col du, a mountain
pass between Switzerland
and Italy.
simulé, -e, ad/.,mimic,feigned.
simuler, tr., feign, prétend.
simultanément, adv., simul-
taneously.
singuli-er, -ère, adj., singular,
odd.
sirène,/., siren, akind of auto-
mobile signal horn.
sirop, m., sirup.
site, m., site, situation.
situation, /., situation, state.
situé, -e, adj., situated.
six, num., six.
sixième, adj., sixth.
sociable, adj., sociable.
sociétaire, m., member, part-
ner.
société,/., society, company.
soi, pron., one's self, himself,
herself.
soie,/., silk.
soigner, tr., take care of , nurse.
soigneusement, adv., careful-
ly.
soin, m., care; avoir — de,
take care of.
soir, m., evening.
soirée, /., evening, evening
party.
soit . . . soit, conj., whether
... or.
soixante, num., sixty.
sol, m., soil, ground, floor.
soldat, m., soldier.
soleil, m., sun.
solide, adj., solid, strong.
solidement, adv., solidly, firm-
ly.
somme, /., sum.
sommeil, m., sleep; avoir — ,
to be sleepy.
sommeiller, intr., slumber,
doze.
sommet, m., summit, top.
somnolence,/., sleepiness.
son, poss. adj. m., his, her, its.
son, m., sound.
son, m., bran.
sonner, tr. and intr., sound,
ring, toll, blow; — de la
trompette, blow the trum-
pet. [blast.
sonnerie, /., ringing, striking,
sonore, adj., sonorous.
sorcière,/., sorceress, witch.
sorte,/., sort, kind; de — que,
so that.
sortie,/., going out, departure,
exit; à la — de, on leaving.
sortir, intr., go out, leave,
corne out, retire, go beyond,
get out; tr., free.
sou, m., a French copper coin,
worth about one cent,
souche, /., stump, log.
soucieu-x, -se, adj., anxious,
full of care.
soucoupe,/., saucer.
soudage, m., soldering.
soufflé, -e, adj., pufïed.
soufflé, m., puff.
souffler, tr. and intr., blow,
breathe.
soufflet, m., bellows.
soulever, tr., lift, raise, call
forth.
soulier, m., shoe.
soupçonner, tr., suspect.
soupçonneu-x, -se, adj., sus-
picious.
soupe,/., soup.
souper, m., supper.
souper, intr., take supper.
source, /., source, spring; eau
de — , spring water.
Vocabulary
237
sourd, -e, adj., deaf.
sourire, intr., to smile.
sous, prep., under.
soutenir, tr., support, sustain,
maintain, keep up, assert.
souterrain, -e, adj., under-
ground.
souvenir, m., remembrance,
mémorial; se — de, refl.,
remember; je me souviens,
I remember.
souvent, adv., often.
souverain, m., sovereign.
soyeu-x, -se, adj., silky.
spécial, adj., spécial, peculiar.
spécialement, adv., specially,
peculiarly.
spécialité,/., spécial ty.
spectacle, m., spectacle, sight,
show.
spectateur, m., spectator.
spiral, -e, adj., spiral.
spirale,/., spiral, spire.
splendeur, /., splendor.
splendide, adj., splendid.
sport, m., sport.
station,/., station, stand.
statue, /., statue.
Stelvio, a mountain and alpine
pass between the Tyrol,
Italy and Switzerland.
stérile, adj., barren, unfruit-
ful.
stoppeur, m., mender, stop-
peur.
stratégique, adj., strategical.
stupidité,/., stupidity.
succéder (à), intr., succeed,
follow.
succulent, -e, adj., juicy, rich,
succulent.
sucre, m., sugar.
sud, m., south.
sud-ouest, m., south west.
suédois, -e, adj., Swedish.
suffire, intr., suffice, be enough.
suffisance, /., conceit, suffi-
ciency.
Suisse (la), Switzerland.
suite,/., rest, sequel, following;
tout de — , immediately; et
ainsi de — , and so on.
suivant, -e, près. part, of sui-
vre,
suivre, tr. and intr., follow,
pursue, go (corne) after.
sujet, m., subject; au — de,
about, concerning.
superbe, adj., superb.
superficie, /., surface, area.
supérieur, -e, adj., superior,
upper, higher.
supplémentaire, adj., supple-
mentary, extra.
supposer, tr., suppose, imply.
sur, prep., on, upon, over, at,
about.
sûr, -e, adj., sure, certain.
surcroît, m., addition, in-
crease.
sûreté,/., safety, security.
surexcité, -e, adj., over-ex-
cited.
surgir, intr., spring up, arise.
surhumain, -e, adj., superhu-
man. [hang.
surplomber, tr. and intr., over-
surplus, m., surplus, remain-
der, additional charge; au
— , moreover, besides.
surprendre, tr., surprise.
surprenant, -e, adj., surpris-
ing ;
surpris, -e, adj., surprised.
surtout, adv., specially, par-
ticularly.
surveillance, /., superintend-
ence, supervision.
2 3 8
Çà et Là en France
surveiller, tr., watch, superin-
tend.
survenir, intr., corne unexpec-
tedly, happen, corne upon.
Suse, Susa, a small Italian
town in the province of
Turin.
suspendre, tr., suspend, hang
up, delay.
sycomore, m., sycamore.
systématiquement, adv., sys-
tematically.
système, m., System.
tabac, m., tobacco.
table, /., table, board (food),
slab.
tableau, m., picture, painting,
blackboard.
tabouret, m., stool, footstool.
tache,/., spot, stain.
tâche,/., task, job.
tacher, tr., spot, stain.
tâcher, intr., try.
taille,/., waist, cutting, figure,
shape, stature, tally; — des
cheveux, haircutting.
tailler, tr., eut, hew, make.
tailleur, m., tailor.
talent, m., talent.
talon, m., heel.
talus, m., slope, bank.
tambour, m., drum, drummer.
tambourineur, m., drummer.
tandis que, adv., while, where-
as.
tant, adv., so much (many),
as much (many); — mieux,
so much the better; — pis,
so much the worse; si — est
que, if it is true that.
tantôt, adv., by and by; — ...
— , now . . . now.
tapis, m., carpet.
taquiner, tr., tease.
taquineur, m., teaser.
Tarascon, Bouches-du-Rhône
D.
tard, -e, adj., late.
Tarragone, Tarragona, a city
in Spain (Catalonia).
tas, m., heap, pile.
tasse,/., cup.
taureau, m., bull.
tel, -le, adj., such.
télégraphique, adj., télégraph-
ie, telegraph.
téléphonique, adj., téléphonie,
téléphone.
tellement, adv., in such a way.
témoin, m., witness, second.
température,/., température.
tempête, /., tempest, storm.
temple, m., temple; Marché
du — , a market in Paris
where wearing apparel is
sold.
temps, m., time, weather; à
— , in time; de — en — , from
time to time; faire beau
(mauvais) —, to be fine
(bad) weather.
tenailles,/, pi., pincers.
tendre, adj., tender, early.
teneu-r,-se, m. and /., holder,
keeper; — de livres, book-
keeper.
tenir, tr., keep, occupy, oblige,
hold; — bon, hold fast; — à
quelquechose, stick to
something; tiens! hold!
hallo! oh! se —, refl.,
stand, hold one's self.
tentant, -e, adj., tempting.
tentative,/., attempt.
Vocabulary
239
tenter, tr., attempt, try.
tenue,/., holding, bearing, at-
titude; en grande — , in full
dress.
terme, m., term, goal, end.
terminer, tr., terminate, end.
terrain, m., ground, soil, pièce
of ground; aller sur le —, to
fight a duel.
terre,/., earth, land, ground;
— ferme, dry land, main-
land; à — , aground, to the
ground; par — , on the
ground.
terreur,/., terror.
terrible, adj., terrible.
territoire, m., terri tory.
territorial, -e, adj., territorial.
tête,/.,head, top; en — , at the
head, first.
théâtre, m., theater; — gui-
gnol, Punch and Judy show.
tige,/., stem, stalk.
tilleul, m., lime tree.
timbre-poste, m., postage
stamp.
timbrer, tr., stamp.
timide, adj., timid.
timon, m., pôle (of a wagon).
timonier, m., steersman.
tir, m., shooting; — au
pigeons, pigeon-shooting
grounds.
tirer, tr. and intr., draw, pull,
shoot; — bien l'épée, to be
a good swordsman.
tisser, tr., weave.
Titien, Titian; the greatest of
the Venetian painters (1477-
.1576).
toi, pers. pron., you, thou, thee.
toilette,/., toilet, dress.
toit, m., roof.
toiture,/., roofing, roof.
tombe,/., tomb.
tomber, intr., fall, drop.
tondeur, m., clipper.
tondre, tr., shear, clip.
tonne, /., ton, tun.
tonneau, m., cask, ton, tub;
tonneau (rear part of the
body of an automobile).
tonnelle,/., arbor, bower.
tort, m., wrong; avoir —, be
wrong.
tortue,/., tortoise.
tortueu-x, -se, adj., winding.
tôt, adv., soon, early.
total, -e, adj., total, whole.
toucher, tr. and intr., touch,
handle, feel; touchez là,
give me your hand.
toujours, adv., always.
Toulon, CL A., Var, 2nd naval
station of France.
tour, /., tower.
tour, m. , f eat , turn ; circuit, rév-
olution, trick; lathe; — à — ,
in turn; faire le — , to go
round; à — de rôle, in turn.
tourisme, m., touring; grand
— , long distance touring.
touriste, m., tourist.
tournant, m., turn, turning.
tourner, tr. and intr., turn; se
— , reji., turn.
Tours, CLD., Indre-et-Loire.
tout, m., whole; pas du —, not
at ail.
tout, -e, adj., ail, whole; tous
les jours, every day; tous
les deux, both.
tout, adv., wholly, entirely; —
à fait, entirely; — à coup,
ail of a sudden; — en, while.
toutefois, adv., however, never-
theless, yet.
tracer, tr., trace, lay out.
240
Çà et Là en France
trahir, tr., betray.
train, m., train, rate, pace; —
à vapeur, steam car.
trainant, -e, adj., drawling,
dragging.
traineau, m., sied, sleigh; —
chasse-neige, snow plow.
trainer, tr., drag, draw, shuf-
fle, drawl.
traire, tr., milk.
traiter, tr., treat; — de, intr.,
call.
traité, m., treaty, treatise.
traiteau, m., a small scaffold-
ing, wooden support.
trajet, m., distance, journey.
tram, m., street car.
trame,/., woof, weft.
tranchant, w., edge (of blade).
tranche,/., slice.
tranquillement, adv., quietly,
calmly.
transbordeur, pont —, mov-
ing platform bridge.
transférer, tr., transfer.
transformer, tr., transform,
change.
transport, m., transport, trans-
portation.
transporter, tr., transport, con-
vey, enrapture.
trapèze, m., trapèze,
trapu, -e, adj., thick-set,
stocky.
travail, m., work, labor, toil;
travaux forcés, m. pi., pénal
servitude, hard labor.
travailler, intr., work.
travers, à —, across, through.
traverse, /., crosspiece, cross-
bar,
traversée,/., crossing, passage.
traverser, tr. and intr., cross,
go through.
tremper, tr. and intr., soak,
steep, drench.
trente, num., thirty.
très, adv., very, very much.
trésor, m., treasure.
tresse, /., tress, plait; a kind
of loaf.
tresser, tr., plait, weave.
tribune, /., grand stand, trib-
une, stand.
tricoter, tr., knit.
triomphal, -e, adj., triumphal.
triptyque, m., triptych; cus-
toms pass for an automo-
bile.
trois, num., three.
troisième, adj., third.
trombe, /., whirlwind, water-
spout.
trompe,/., horn.
tromper, tr., deceive, cheat; se
— , refl., be mistaken.
trompette, /., trumpet.
trompette, m., trumpeter.
tronc, m., trunk.
tronquer, tr., mutilate.
trop, adv., too much, too many.
trophée,/., trophy.
trot, m., trot; au —, at a trot.
trottoir, m., sidewalk, foot-
way.
trou, m., hole.
trouer, tr., perforate, bore hole
in.
troupe, /., troop, band, Com-
pany.
troupeau, m., flock, herd.
trousse,/., case, bundle; à ses
— s, at his heels, in pursuit
of him.
trousseau, m., outfit; bunch.
trouver, tr., find, think; se —,
refl., to feel one's self, find
one's self, be in, be f ound.
Vocabulary
241
Trouville, port and noted sea-
side resort, Calvados D.
truffe,/., truffle.
tu, pers. pron. 2 s., thou, you.
tube, m., tube, pipe.
tuer, tr. y kill.
Tuileries, Jardin des, see note,
p. 18, 1. 6.
tumulte, m., tumult, uproar.
Tunisie (la), Tunis, a country
of northern Africa.
turbulent, -e, adj., wild, turbu-
lent.
Turc, m. y Turk.
Turin, a large city in north-
western Italy.
Turquie (la), Turkey.
tuteur, m. y tutor.
tuyau, m., pipe, tube.
typique, adj. 9 typical.
U
un, -e, art. f one, a, an; V —
l'autre, les —s les autres,
each other, one another; —
à — , one by one.
uniforme, adj., uniform.
uniforme, m., uniform.
union, /., union, junction.
unique, adj., only, sole, unique.
uniquement, adv., solely, only.
université, /., university.
usage, m. , use, usage.
usagé, -e, adj., worn.
usé, -e, adj., worn out, worn.
va, pr. ind. 3 s. of aller,
vacances,/, pi., vacation, holi-
days.
vacarme, m., uproar, hubbub.
vache,/., cow.
vain, -e, adj., vain; en — , in
vain.
valet, m. , body servant, valet.
valeur,/., value, bravery.
valise,/., valise, portmanteau.
Valjean (Jean), the name of
the chief character in Victor
Hugo's novel, Les Miséra-
bles.
valoir, intr.y be worth; —
mieux, be better; ne —
rien, be good for nothing;
— la peine, be worth the
trouble.
vapeur, /., steam, vapor.
vapeur, m., steamer; bateau
à — , steamer.
variation,/., variation, altéra-
tion.
variété, /., variety.
vase, /., mud.
vaste, adj. , vast, spacious.
vaut, pr. ind. 3 s.of valoir.
vécu, p. part, of vivre.
vécut, prêt. 3 s. of vivre.
végétal, -e, adj. y vegetable.
végétal, m. y vegetable.
veille, /., watch, waking, the
day or night before.
veiller, intr.y watch, keep
awake.
vendange, /., vintage.
vendangeu-r, -se, m. and /.,
vintager.
vendre, tr., sell; à —, for sale.
vendredi, m. y Friday.
venir, intr.y corne; — de, to
hâve just; faire — , send for.
vent, m. y wind.
vente,/., sale; — en (au) dé-
tail, sale at retail; — en
gros, sale at wholesale.
242
Çà et Là en France
ventre, m., stomach, belly; —
à terre, at full speed.
ver, m., worm.
verdoyant, -e, adj., verdant,
green.
verdure,/., verdure.
véritable, adj., genuine, real.
véritablement, adv., really,
truly.
vérité,/., truth.
vernis, m., varnish, japan.
verrais, cond. i and 2 s. of voir,
verre, m., glass.
verrière, /., stained glass win-
dow.
verriez, cond. 2 pi. of voir,
vers, prep., towards, about.
Versailles, suburb of Paris.
verser, tr., pour, spill.
vert, -e, adj., green.
vertical, -e, adj., vertical,
verticalement, adv., vertically.
veste,/., jacket.
veston, m., a kind of vest or
short coat.
vêtement, m., garment, cloth-
ing; —s de dessous, under-
clothes.
vêtir, tr., clothe, dress.
vêtu, -e, p. part, of vêtir, clad,
dressed.
veut, pr. ind. of vouloir,
veuve, /., widow.
viande,/., méat.
vice-roi, m., viceroy.
vicinal, — e, adj., parish, vicinal
(used of a road that con-
nects villages and hamlets).
vicomte, m., viscount.
victime, /., victim.
victoire, /., victory.
vide, adj., empty.
vider, tr., empty, drain,
vie,/., life.
vieillard, m., old man.
viens, pr. ind. or impv. of
venir,
vieux, vieil, -le, adj., old.
vi-f, -ve, adj., lively, bright.
vigne, m., vine.
vigoureusement, adv., vigor-
ously.
vigoureu-x-se, adj., vigorous,
strong.
vilain, -e, adj., wicked.
vilebrequin, m., crank shaft,
brace bit; palier de — , see
palier,
village, m., village,
ville,/., city, town; — d'eaux,
watering place.
vîmes, prêt. 1 pi. of voir,
vin, m., wine; — ordinaire,
table wine; petit — , th?n
wine.
vinaigre, m., vinegar.
Vincennes, a city near Paris.
Vinci, Léonard da, see note,
. P- 63, 1. 3.
vingt, num., twenty.
vint, prêt. 3 s. of venir.
Vintimille (Ventimiglia), an
Italian frontier fortress.
virage, m., turn; dans un —,
at a turn, while making a
turn.
virent, prêt. 3 pi. of voir.
vis,/., screw.
visage, m., face, countenance.
vis-à-vis (de) , prep., opposite.
viser, tr. and intr., aim, take
aim, sign.
visible, adj., visible,
visière,/., visor.
visite, /., visit, examination.
visiter, tr., visit, examine,
vissent, imperf. subj. 3 pi. of
voir.
Vocabulary
243
vite, adj., quick, swift; adv.,
quickly.
vitesse, /., speed, velocity; à
toute — , at full speed.
vitré, -e, adj., giazed, provided
with glass.
vitrine, /., glass case, show-
case,
vivant, -e, adj., living, alive.
vive, /. of vif.
vivre, intr., live, be alive; vive
(vivent) , long live, hurrah for.
vivre, intr., live,be alive.
vive! (vivent)!, long live! hur-
rah for!
voguer, intr., row, sail.
voici, prep., hère is (are),
hère! look! le — , hère he is.
voie,/., way, road, gauge.
voilà, prep., there is (are),
look! there! le — , there he
is.
voile, /., sail.
voile, m., veil, cover.
voir, tr., see; faire — , show;
voyons! let us see! corne!
voisin, — e, adj., neighboring.
voisin, m., neighbor.
voisinage, m., neighborhood,
vicinity.
voiture, /., carriage, motor
car.
voiturette, /., light carriage,
light automobile.
voix, /., voice; à haute —, aud-
ibly, loudly.
vol, m., flight; au — , flying,
on the wing.
vol, m., theft.
volaille, /., poultry.
volant, -e, adj., flying; grue
— e, see grue,
volant, m., steering wheel of
an automobile.
voler, intr., fly.
voler, tr., steal.
voleur, m., robber.
vont, pr. ind. 3 pi. of aller.
vos, see votre.
Vosges (les),achainof moun-
tains that extends from
France (near Belfort) into
Germany as far as Rhenish
Bavaria.
votre, poss. adj., your.
vôtre, poss. pron., yours; le, la
— , les — s, yours, your
friends, relations, etc., pi.
vos.
vouloir, tr. and intr., wish,
want, decree, be willing, in-
tend; en — à, to bear ill-
will, hâve a grudge against;
— dire, mean; veuillez,
please, be kind enough;
bien — , to be so kind as to.
vous, pers. pron., you, to you,
ye.
voûte, /., vault, arch.
voyage, m., voyage, journey;
en — , on a voyage.
voyager, intr., travel.
voyageur, m., tra vêler.
vrai, -e, adj., true, real.
vraiment, adv., truly, really.
vrille, /., gimlet.
vu, -e, p. part, of voir.
vue,/., sight, view; à perte de
— , farther than the eye can
reach.
W
Wagner, a noted French auto-
mobile racer.
wagon, m., rail way carriage,
car, carload.
244
Çà et Là en France
Waterloo, a town in Belgium,
near which Napoléon was
defeated in June, 1815.
y, adv., there; allez-y, go there;
— compris, included.
y, pron., of (to), him, her,
it; il — a, there is (are);
il — en a, there is (are)
some.
yeux, pi. of œil.
zigzag, m., zigzag.
zigzaguer, intr., to zigzag.
zinc, m., zinc.
zouave, m., zouave, a kind of
infantry soldier.
2 deux
6 six
7 sept
11 onze
27 vingt-sept
147 cent quarante-sept
162 cent soixante- deux
387 trois cent quatre-vingt-sept
450 quatre cent cinquante
1100 onze cents or mil cent
1616 mil six cent seize or seize cent seize
1730 mil sept cent trente or dix-sept cent trente
1806 mil huit cent six or dix-huit cent six
1836 mil huit cent trente-six or dix- huit cent trente-six
1853 mil huit cent cinquante-trois or dix-huit cent cin-
quante-trois
1870 mil huit cent soixante-dix or dix-huit cent soixante-dix
1871 mil huit cent soixante et onze or dix-huit cent soixante
et onze
1875 m il nu it cen t soixante-quinze or dix-huit cent soixante-
quinze
1889 mil huit cent quatre-vingt-neuf or dix-huit cent quatre-
vingt-neuf
2000 deux mille
5300 cinq mille trois cent
6500 six mille cinq cent
8530 huit mille cinq cent trente
9041 neuf mille quarante et un
15,000 quinze mille
24,000 vingt-quatre mille
Vocabulary 245
150,000 cent cinquante mille
1,600,000 un million six cent mille
1,800,000 un million huit cent mille
2,000,000 deux millions
16,000,000 seize millions
20,000,000 vingt millions
40,000,000 quarante millions
80,000,000 quatre-vingt millions
1,200,000,000 un milliard deux cent millions
FRENCH TEXTS
THESE French texts are, in the main, those which
are read most by classes following the recommenda-
tions of the Modem Language Association, the Col-
lège Entrance Examination Board, and the New York
State Education Department. In addition a few others
are included which are no less suitable.
ELEMENTARY
PRICB
Bacon. Une Semaine à Paris $o. 50
Bruno. Le Tour de la France (Syms) 60
Chateaubriand. Les Aventures du Dernier Abencerage
(Bruner) 30
Conley. La Fille de Thuiskon 65
Dumas. Excursions sur les Bords du Rhin (Henckels) . . ,40
Dumas. Le Chevalier de Maison-Rouge (Sauveur and Jones) .40
Erckmann-Chatrian. Madame Thérèse (Fontaine) ... .50
Foa. Le Petit Robinson